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La paroisse se situe à six kilomètres du château de La Brède, qui fut la propriété de Montesquieu, aux portes des Landes girondines et des vignobles de Graves. L’église est placée sous le vocable de saint Maurille, évêque d’Angers (336-426). Le plan de l’édifice est celui d’une croix latine, nef avec deux collatéraux, un au nord et un au sud, un faux transept formé de deux chapelles, un chœur d’une travée prolongé par une abside. Celle-ci est circulaire à l’intérieur, à trois pans à l’extérieur, qui sont séparés par des colonnes engagées dans des pilastres et coiffées de chapiteaux à feuillages. L’abside constitue la partie la plus ancienne de l’édifice, datée généralement de la fin du XIIe s., bien que l’église n’apparaisse pas dans les comptes de l’archevêché avant la première moitié du XIVe siècle. Un certain nombre de dispositions confirment son ancienneté : le doubleau qui sépare abside et chœur est épaulé à l’extérieur par deux contreforts plats. L’abside est éclairée par trois étroites baies en plein cintre. La corniche extérieure repose sur des modillons anthropomorphes, d’inspiration grivoise. Les deux chapelles latérales formant un faux transept ont été construites au XIIIe siècle. La chapelle nord fut probablement couverte au XIIIe ou au XIVe s., la chapelle sud, plus tardivement, en raison des troubles liés à la guerre de Cent Ans. Du XIVe s. est datée la construction de la façade occidentale, épaulée par deux puissants contreforts obliques, ainsi que celle du portail à quatre voussures, en plein cintre, dont les archivoltes reposent sur de fines colonnettes.

Grâce aux visites pastorales des XVIIe et XVIIIe s. on connaît l’importance du mobilier liturgique conservé dans l’église paroissiale. Ainsi la visite de 1637 fait état de ciboires et de calices d’argent, ainsi que de beaux ornements. On apprend par le texte de 1661 que la construction du bas-côté nord était alors en cours ; les recommandations de la visite de 1692 concernent le tabernacle, la voûte lambrissée, peinte en azur avec des étoiles, la « façon de marbre des colonnes et pilastres du retable ».

L’apothéose de saint Maurille, au retable majeur, est l’œuvre de Claude Fournier (1692). Les aménagements de deux chapelles latérales datent de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Au cours du XIXe s., le projet de construction d’un clocher néo-gothique en pierre fut abandonné et le modeste clocher-mur fut réparé.

De nombreuses œuvres sont protégées au titre des Monuments historiques : la peinture de Sibon et l’autel Saint-Roch ; les statues de saint Jean et de saint Jean-Baptiste ; celles de sainte Anne et de saint Joachim, sur l’autel de la Vierge ; une statue de Vierge à l’Enfant, datée par le professeur Roudié du XIVe s., ainsi que la litre funéraire de Montesquieu et une bannière de la confrérie de saint Roch.

Le peintre Pierre-Gaston Rigaud (1874-1939), enfant du pays, est l’auteur de toiles représentant l‘église ; certaines y sont exposées.

Pour la reprise de la charpente et de la couverture de l’ensemble de l’édifice, la Sauvegarde de l’Art français, a accordé une aide de 7 000 € en 2013.

Françoise Bercé

 

Le projet en images