Nouvelle-Aquitaine, Dordogne (24)
Saint-Méard-de-Drône, Église Saint-Médard
Édifice
L’origine du nom de la commune provient de la Dronne – rivière sur laquelle elle s’est édifiée – et de saint Médard, évêque de Noyon au VIe siècle. Méard est une déformation occitane du prénom de ce saint.
La première mention de l’édifice remonte au XIe s. sous le nom Sanctus Medardus. Après trois périodes de constructions et réaménagements majeurs, l’église est aujourd’hui composée d’une avant-nef récente suivie d’une nef étroite à deux travées, d’une travée sous coupole et d’un chœur s’achevant par une abside semi-circulaire, voûtée en cul-de-four. La coupole sur pendentifs est une construction assez fréquente en Dordogne et surtout dans la vallée de la Dronne où 30% des édifices présentent ce type de couvrement. Cet avant-chœur sous coupole est doublé à l’extérieur par deux puissants contreforts plats. Quatre autres, moins imposants, supportent l’abside.
L’église romane fut fortifiée probablement un peu avant la guerre de Cent Ans. Une chambre défensive fut construite sur l’extrados des voûtes. Elle était visible jusqu’en 1885, date à laquelle de grands travaux sont entrepris. En même temps que la démolition de la chambre, l’église perdit un tiers de sa hauteur, ce qui lui confère sa silhouette actuelle. A l’ouest, un péristyle moderne, surplombé par un clocher néo-roman, a été édifié.
Si d’extérieur l’église semble modeste et sans grand intérêt, elle abrite un ensemble de peintures murales de grande qualité réalisées à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle. La découverte du décor remonte à 1999, lorsqu’un morceau de plâtre s’est détaché de la voûte, révélant ainsi un personnage. Depuis 2013, deux campagnes de travaux ont permis le dégagement de 320m2 de peintures, dans un état de conservation remarquable. Seize scènes, religieuses et profanes, sont pour l’instant visibles, dont un grand Jugement Dernier, une Vierge à l’Enfant entourée d’un cortège d’anges musiciens, une Pietà, ou encore un Christ délivrant les âmes des limbes. La nef, faute de financement, n’a pas encore révélé les peintures qu’elle conserve sous l’enduit en imitation de pierres appareillées, du XIXe siècle. A terme, l’église Saint-Médard présentera un cycle presque complet d’environ 400 m2. Cette découverte fait de l’édifice une exception en Périgord.
La Sauvegarde de l’Art français a accordé à la commune une aide de 12 000 € en 2015 pour la restauration des maçonneries de la coupole et des piliers.
Pauline Mabille de Poncheville
en savoir plus sur les peintures murales
Bibliographie :
Arch. dép. Dordogne.
Marquis G. de Fayolle, « Notes sur l’église Saint-Méard-de-Drône », Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, t. 15, 1888, p. 55-62.
J. Secret, Les églises du Ribéracois, Périgueux, 1958 (réimpr. Paris, 2003 [Monographies des villes et villages de France]).
L. Becker, « Églises et chapelles du Val-de-Drône », Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, t. 137, 2010, p. 215-226 et 324-361.