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La petite église de Saint-Maurice est fort modeste, malgré une situation remarquable : du petit tertre où elle a été construite, en effet, elle domine un lointain paysage. Elle est éloignée du centre du village actuel, mais proche d’un très beau logis des XVIe-XVIIe s., dont elle pourrait avoir été la chapelle castrale. Parmi les familles qui ont possédé ce château on relève le nom au XVIIe s. des Bessac dont les armes figurent dans l’église, au XVIIIe s. celui des Beaupoil Saint-Aulaire ; au XIXe s., il appartint aux Chesnel de Réaux et à la famille Drouet de Saint-Lheurine. L’église, qui était déjà en très piètre état au siècle dernier, a souffert de la tempête de 1999.

Son plan se compose d’une nef unique, terminée à l’est par une abside en hémicycle. À l’ouest, s’élève un clocher de section carrée surmonté d’une courte flèche de charpente ; l’ensemble date du siècle dernier : on a émis l’hypothèse que les cloches avaient été auparavant abritées par un clocher à arcades. Trois étroites ouvertures ont été percées dans le mur sud, tandis qu’aucune ouverture n’a été percée dans le mur nord, auquel semble avoir été accolée une construction. Le chevet est éclairé d’une baie moderne. On pénètre dans l’église sous une porte en plein cintre datant du XVIIIe siècle. L’édifice a été couvert d’un lambris plâtré dont subsistent des cerces de bois, sous une charpente très modeste qui n’est pas ancienne. Au nord s’ouvre une chapelle seigneuriale dans laquelle ont été trouvés quelques sarcophages. Les murs latéraux ne possédaient plus aucun décor jusqu’à la récente restauration, les murs de moellons ayant été mis à nu. La commune et l’association pour la sauvegarde de Saint-Maurice ont commandé à une artiste fresquiste, Carole Couret-Dinguidard, un chemin de croix qui a été achevé en juin 2002. Cette œuvre figurative, dans des tons d’aquarelle, séduit incontestablement les nombreux visiteurs.

En 2001, la Sauvegarde de l’Art français a participé, par l’octroi d’une subvention de 11 434 €, aux travaux de maçonnerie sur les façades et le clocher, aux reprises de charpente et au drainage, qui ont constitué les travaux préalables, indispensables à la conservation de cette petite chapelle.

Fr. B.

 

Bibliographie :

Études historiques, littéraires et scientifiques sur l’arrondissement de Jonzac…, Jonzac-Saint-Fort-sur-Gironde, 1864, p. 208.

Ch. Connoué, Les églises de Saintonge, t. V,  Jonzac et ses environs, Saintes, 1961, p. 148.

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