Bourgogne-Franche-Comté, Yonne (89)

Saint-Martin-sur-Armançon, Église Notre-Dame

Édifice

Dédiée à Notre-Dame, l’église occupe le centre du village de Saint-Martin-sur-Armançon qui se situe à 400 m d’une ancienne abbaye du XII^e s., elle-même dédiée à saint Martin et dont subsistent encore quelques ruines. Bien qu’elle remonte à l’époque médiévale, l’église paroissiale Notre-Dame fut entièrement reconstruite au XVI^e s., dans un style qui tient tout à la fois du gothique flamboyant, essentiellement pour le parti architectural, et de la Renaissance, plus particulièrement pour certains éléments du décor sculpté.

Malgré quelques interventions aux XVII^e et XVIII^e s. (sur la clef de voûte de l’abside fut gravé le millésime 1792), le monument demeure homogène. En effet, l’ensemble de la construction présente des murs en moellons posés sur un soubassement en pierres de taille, en moyen appareil, et surmontés par une corniche à modillons dont le type, apparu dans le troisième quart du XII^e s., perdura parfois en Bourgogne jusqu’au début du XVI^e siècle. Le plan de l’église, assez simple, se compose d’un clocher-porche, d’une nef unique de deux travées, d’un vaste transept très débordant et d’un chevet constitué d’une travée droite de chœur et d’une abside à trois pans.

Le monument est entièrement couvert de voûtes d’ogives au profil prismatique dont les nervures semblent pénétrer dans les supports composés de faisceaux de colonnes engagées. Les vastes baies qui l’éclairent devaient probablement être, à l’origine, pourvues d’un réseau. On transforma ces fenêtres afin de procurer davantage de lumière, peut-être lorsqu’on érigea, en 1673, l’imposant maître-autel à la romaine.

Parmi le mobilier classé figurent, outre le maître-autel, une cloche de 1697 et cinq statues en pierre polychrome du XVI^e siècle.

Les travaux de restauration, pour cet édifice qui ne bénéficie d’aucune protection au titre des Monuments historiques, concernent les toitures (croisée du transept, chevet, tourelle nord-est). La Sauvegarde de l’Art français a versé un don de 10 000 € en 2008.

Philippe Plagnieux