Île-de-France, Essonne (91)
Forges-les-Bains, Saint Martin, saint Roch et saint Sébastien dit les trois saints
Peinture
Léa Monteil, Agathe Arrighi et Julila Bozmarov, étudiantes à La Sorbonne, se lancent dans le sauvetage du tableau Saint Martin, saint Roch et saint Sébastien conservé à Forges-les-Bains (91) dans l’église Notre-Dame-de-l’Assomption.
L’histoire
L’église Notre-Dame-de-l’Assomption de Forges-les-Bains est un monument du XVIe siècle. Elle est le résultat d’une reconstruction faisant suite à l’épisode de la Peste noire et à la guerre de Cent ans.
L’église abrite ce tableau représentant trois saints qui est une commande des marguilliers – les paroissiens chargés de la garde et de l’entretien de l’église – au XVIIe siècle.
Ce tableau, représentant des saints protecteurs, a probablement été créé après un nouvel épisode de peste dans le région.
L’association de saint Sébastien et saint Roch est assez courante pour implorer la protection contre des épidémies et en particulier contre des pestes. Le choix d’ajouter saint Martin est, peut-être, le fait d’une vénération locale ou bien lié au patronyme d’un des commanditaires de l’œuvre.
L’oeuvre
Les trois saints sont identifiables à leurs attributs et à la façon dont ils sont représentés. Ils sont tous trois placés frontalement sur le même plan, les uns à côté des autres, sur un fond de ciel associant nature et éléments architecturaux.
A gauche, adossé à un arbre, le torse nu, recouvert simplement d’une étoffe blanche, on peut reconnaître saint Sébastien, un martyr romain du IIe siècle, qui a été persécuté et dont le corps a été transpercé par des archers. Ce corps percé de flèches, dont il guérit miraculeusement, est métaphoriquement entendu comme un rempart contre les attaques de la maladie.
Au milieu, portant la mitre et tenant une crosse, un saint évêque, qui a été identifié comme saint Martin de Tours.
Enfin, à droite, habillé en pèlerin de saint Jacques de Compostelle (des bottes, une cape noire avec des coquillages brodés), un chien tenant un pain dans sa gueule à ses pieds, on retrouve saint Roch. Celui-ci a été atteint de la peste et l’histoire raconte qu’un chien est venu le nourrir dans la forêt où il s’était réfugié. Cet épisode est évoqué par une plaie due à la peste sur la cuisse gauche du saint.
La peinture, œuvre de dévotion populaire, a sans doute été réalisée par un artiste provincial travaillant peut-être à partir de modèles gravés. Le jeu des mains assez rhétorique des personnages va aussi dans le sens de l’utilisation de modèles. La réalisation est de bonne qualité et fait preuve d’une certaine finesse que l’on perçoit dans le rendement des vêtements précieux de l’évêque, des drapés et des perles de sang s’échappant du corps de saint Sébastien. Les saints, en extase, regardent vers le ciel sur un fond de lever de soleil pouvant être interprété comme annonciateur de jours meilleurs.
La restauration
L’état actuel de conservation de la peinture est assez préoccupant et nécessite une restauration rapide. La toile n’est pas maintenue par l’arrière, présente des lacunes dans la couche picturale ainsi que des trous.
La restauration permettra ainsi de remettre en valeur cette œuvre et de la raccrocher aux yeux de tous au sein des murs de l’Église.