Grand Est, Aube (10)
Saint-Lyé, Église Saint-Lyé
Édifice
Saint Lyé, dont le village et son église paroissiale portent le nom, dirigea au vie s. l’abbaye de Mantenay, située sur le territoire de la commune actuelle de Saint-Lyé, mais qui a totalement disparu. L’église qui a 33,70 m de longueur totale s’élève au centre du village. Inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 11 février 1972. Elle comprend une nef de cinq travées. Communiquant avec les bas-côtés par des arcades en plein cintre retombant sur des piliers massifs à section barlongue, un transept et un chœur terminé par une abside à trois pans. Les parties les plus anciennes de la nef et du clocher qui occupe la moitié de la travée occidentale, appartiennent au xie s. L’appareil des murs montre un essai d’opus spicatum réalisé en rangées de silex disposées en chevrons de 0,20 m de largeur séparée par des chaînes horizontales de pierres dures. Les fenêtres primitives dont certaines sont encore visibles ont été modifiées à plusieurs reprises.La nef n’a jamais été voûtée et a retrouvé en 1985, par la suppression d’un faux plafond, la superbe charpente du xvie s. en forme de carène renversée. Le transept et le chœur comportent des voûtes sur croisées d’ogives du xiiie s.Le clocher dont la base semble être aussi du xie s. était, à l’étage supérieur, percé sur ses quatre faces de petites baies en plein cintre séparées par une colonnette avec chapiteau lisse. Une seule de ces baies subsiste à l’est. L’entrée dans l’église se faisait autrefois par le clocher, mais lors du percement de la porte actuelle, on a muré les arcades et consolidé la base de la cour en remployant des sarcophages mérovingiens du type bourguignon-champenois à décor de stries et de croix de Saint-André qui ne sont plus visibles actuellement.Outre un décor de peintures murales du xvie s., l’édifice contient des objets mobiliers d’un grand intérêt : un retable en pierre du xvie s., le retable de l’autel principal dont la toile du centre « La Vision de Saint Lyé » a été peinte par Cossard en 1736 et un bénitier creusé dans un chapiteau du xiiie s.Pour les travaux de couverture et de maçonnerie, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 100 000 F en 1988.
E.C.
BIBLIOGRAPHIE. – Fichot (Ch.), Statistique monumentale du Département de l’Aube, p. 153 à 166. Roserot (A.), Dictionnaire historique de la Champagne méridionale, s.v. Saint-Lyé, col. 1378-1380.