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L’église, dédiée à saint Lupien, est mentionnée dans une bulle du pape

 

Innocent III en 1209. Elle a fait partie du doyenné de Marigny jusqu’à la fin du XVIIIème s., date à laquelle elle a été rattachée à l’évêché de Troyes.

L’édifice primitif du XIIème s. a été agrandi au début du XVIème s. pour faire face à l’extension du culte de saint Lupien donc le sarcophage de pierre du IXème s. est conservé dans l’église et donc les reliques sont présentées dans une petite châsse néogothique, réalisée en 1838. De cette première église romane seules subsistent les piles de la croisée du transept et la cour qui la surmonte.

La nef flamboyante était accompagnée de collatéraux donc les voûtes d’ogives retombaient directement sur de grosses piles reposant sur de hautes bases prismatiques. En 1810, l’état de l’édifice est si alarmant que la municipalité décide la destruction de l’ensemble nord, chapelle, transept et bas-côté. La nef est alors fermée par un simple mur contrebuté par de gros contreforts. Le mur goutcere au est percé de baies à remplages gothiques donc la partie inférieure a été murée en 1810. Sous l’une de ces baies, donc la partie supérieure du remplage est encore en place, a été ménagée une porte, sans doute au XVIIIème siècle. En effet, les piliers en brique qui la cantonnent portent la dace de 1760. La façade ouest est épaulée par deux puissants contreforts à glacis entre lesquels s’inscrit le portail d’entrée surmonté d’un arc décoré de crochets. Au-dessus, une grande fenêtre en arc brisé, destinée à éclairer la nef, a été murée.

Aux restes du transept roman est venue se greffer, à l’est, un faux transept constitué de deux chapelles dont le chevet plat est éclairé par des baies en arc brisé du même type que celles du chœur. La chapelle du nord est dédiée à saint Lupien et celle du sud à la Vierge. Elles s’ouvrent largement sur la croisée par un arc brisé retombant, comme la nef, directement sur de grosses piles. Le chœur est terminé par une abside à pans coupés, percée de cinq baies en partie murées mais qui ont conservé, en partie haute, des éléments de remplages flamboyants. Il a été aménagé au XVIIème s. grâce aux libéralités de la famille Berruyer qui choisit la chapelle sud comme lieu de sépulture. Le retable classique à colonnes est orné d’une toile représentant le martyre de saint Lupien qui, en 1856, a remplacé le tableau d’origine. Il est encadré par deux portes de pierre qui donnaient accès à une sacristie détruite au XIXème siècle. Ces portes sont surmontées de deux statues représentant l’une, saint Lupien, l’autre une Vierge à l’Enfant.

L’église conserve les restes d ‘un triptyque en pierre de la Renaissance dont les sculptures représentent la Passion du Christ. Ces scènes sont entourées de médaillons retraçant les divers épisodes de la vie et du martyre de saint Lupien. Ce retable, mutilé à la Révolution, a été classé en 1908.

En 1996, la Sauvegarde de l’Art Français a subventionné  pour  50 000  F  la mise hors d’eau de l’édifice.

Le projet en images