Nouvelle-Aquitaine, Landes (40)
Saint-Justin, Église Sainte-Quitterie-d’Argelouse
Édifice
L’église Sainte-Quitterie d’Argelouse était située sur la commune d’Arouille, rattachée en 1965 à celle de Saint-Justin. Cette baronnie avait été donnée en 1275 par Henri II Plantagenêt à Gautier d’Argel ; le bourg de Saint-Justin fut érigé en bastide en 1280. La chapelle Sainte-Quitterie est située à l’écart du hameau d’Arouille dans un environnement boisé. Elle est entourée de son cimetière.
L’édifice se compose d’une nef de trois travées, d’un chœur de deux travées à chevet droit ; une chapelle communique avec la première travée orientale de la nef au nord ; la sacristie se situe au sud du chœur. À l’ouest de la nef s’élève le clocher.
Malgré l’apparente simplicité de son plan, cette chapelle se compose de deux parties bien distinctes : les deux travées de chœur sont sans doute les plus anciennes et pourraient avoir constitué une première chapelle à l’époque romane, du moins la présence de chapiteaux romans plaide-t-elle pour cette hypothèse. La nef d’un gothique tardif daterait du XVe ou du XVIe s., le clocher qui la précède à l’ouest, du XVIIIe s., ainsi que la chapelle des Malartic au nord.
À l’extérieur, le clocher carré est directement coiffé d’une courte flèche en charpente octogonale, à la base de laquelle s’inscrit le beffroi des cloches ; l’absence de passage du carré à l’octogone fait de la base de la flèche une sorte d’éteignoir. Le chœur dont la hauteur est de 7,15 m paraît d’autant plus élevé qu’il est relativement étroit. Un œil-de-bœuf a été ouvert dans le mur du chevet, remplaçant une fenêtre plus ancienne condamnée. Le contrefort situé à l’articulation de la nef et du chœur au sud est décollé de la maçonnerie.
À l’intérieur, l’axe de la nef apparaît légèrement biais par rapport à celui des travées de chœur. La nef est voûtée sur croisées d’ogives, les arcs retombent directement sur des colonnes engagées de très faible section. La clé de la première travée porte une rosace, celle de la seconde porte les armes de la famille des Gauthier d’Argel, celle de la troisième trois fleurs de lys renversées.
Dans le chœur, à la base de la voûte en berceau refaite au XIXe s., la corniche est ornée de besants. Dans la première travée, deux colonnes aux chapiteaux historiés supportent un arc triomphal brisé dont la clé est à 6 mètres. Dans la deuxième travée du chœur, plus étroite que la première, les murs latéraux sont ornés de deux arcades qui ont été restaurées : elles reposent sur une colonne et un chapiteau à crochets de belle facture. Un banc de pierre ancien se situe à la base des murs nord et sud. Les chapiteaux historiés, qui ont justifié l’inscription au titre des Monuments historiques, sont en réemploi ; très altérés, ils semblent représenter Daniel dans la fosse aux lions et Hérode et saint Jean-Baptiste.
La Sauvegarde de l’Art français a participé aux travaux d’étaiement d’urgence du mur sud en accordant une aide de 1 500 € en 2002.
Fr. B.