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Statut
Souscription terminée

Une représentation de saint Jean-Baptiste de très bonne facture

L’église Saint-Pierre de Luzech abrite dans une de ses annexes une représentation de saint Jean-Baptiste dans son cadre d’origine. Cependant, entreposée dans de mauvaises conditions, cette œuvre s’était détériorée et en particulier le cadre.

La toile représente saint Jean-Baptiste selon une iconographie codifiée bien avant le XVIIIème siècle, ici placé dans un cadre végétal aux couleurs bleutées. Au premier plan, le saint est assis sur un tronc d’arbre, près d’une source, la jambe gauche repliée et la jambe droite détendue, le torse de face. Il regarde le spectateur tandis que son index gauche désigne le ciel.
Dans le creux de son bras droit se trouve un agneau, alors que sa main tient une croix, symbole de la Passion du Christ, autour de laquelle s’enroule le phylactère désignant l’« Agneau de Dieu ». Il est vêtu d’une peau de bête tombant sur ses hanches. La position du saint, son vêtement, l’agneau et le phylactère sur la croix identifient assurément saint Jean-Baptiste, cousin de Jésus Christ. Il mène une vie d’ascète dans le désert (que son vêtement rappelle) avant de se déplacer sur les bords du Jourdain où il baptise Jésus. Ce saint annonce la venue du Messie (agneau et geste).
La composition, organisée selon une grande diagonale délimitant une partie occupée de façon dense à gauche et une partie dégagée à droite, met en exergue le geste du saint désignant le ciel et le Christ, qu’il invite le spectateur à regarder. Il se dégage des couleurs, du modelé et de l’expression du saint une grande douceur, créant une certaine proximité entre le sujet représenté et le spectateur.

Un trésor mystérieux et oublié

Faute de mieux, l’œuvre était entreposée, coincée entre une armoire et une table, dans un débarras au sud-ouest de la nef.

Le cadre mouluré en partie supérieure, vraisemblablement contemporain de la toile, laisse penser aux spécialistes que le tableau était initialement conçu pour un retable, dont il n’y a pas trace dans l’église de Luzech. Par ailleurs, la documentation sur l’édifice n’éclaire pas davantage l’histoire de ce tableau ; l’inventaire de 1906 ne le mentionne pas. Ainsi, seul le style du cadre permet de proposer une datation approximative.

Une œuvre qui était menacée

La toile était dans un assez bon état de conservation : hormis une déchirure dans sa partie inférieure droite (presque invisible sur la photographie), qui a pu être réparée grâce à un remontage de la toile sur un nouveau châssis, un simple nettoyage a permis de raviver les pigments bien présents sous la couche de crasse. Le cadre mouluré était, quant à lui, dans un état de dégradation avancé (attaques d’insectes xylophages), qui empêchait le déplacement du tableau. Le coût des restaurations s’est élevé à 7 000 euros. Grâce aux dons, le tableau a pu retrouver son éclat et est désormais présenté au public dans la nef.

Projet mené par Chloe Eychenne, étudiante de l’École du Louvre

Le projet en images

Luzech (46) - Saint Jean-Baptiste - Fondation pour la Sauvegarde de l'Art français - Plus Grand Musée de France

Après restauration

Luzech (46) - Saint-Jean Baptiste - Fondation pour la Sauvegarde de l'Art français - Plus grand Musée de France

Avant/Après restauration