Nouvelle-Aquitaine, Dordogne (24)
Saint-Hilaire-d’Estissac, Église Saint-Hilaire de Poitiers
Édifice
Église Saint-Hilaire. Cette petite église romane très remaniée, dédiée au saint docteur poitevin, est agréablement située à l’orée nord d’un parc municipal dont le bassin d’eau vive et les hautes frondaisons lui composent un cadre romantique assez inhabituel. Elle comprend une courte nef d’une travée dont les murs latéraux comportent à l’intérieur une arcature appareillée en plein cintre sur dosserets, très indiscrètement complétée au XIXe s., qui soutient un berceau de moellon anciennement refait. À la suite, une travée voûtée d’une harmonieuse coupole sur pendentifs, dont les piliers coiffés d’impostes en chanfrein sont dénués de toute sculpture, portait à l’origine un clocher disparu.
Le clocher qui le remplace s’élève sur la nef : c’est un haut massif formant tour quadrangulaire, dont la paroi occidentale constitue la façade de l’église. Celle-ci est exagérément élancée : percée d’une porte refaite au XVIIe s. avec un arc bombé entre deux pilastres sous entablement simple, elle est surmontée d’une fenêtre cintrée, puis d’une autre rectangulaire, le tout sous le pignon obtus d’un clocher-arcade à deux baies. Deux petites meurtrières d’un escalier tardif ont été ouvertes dans sa partie nord. À l’extérieur, les murs nord et sud de la nef, en moellon, conservent une petite meurtrière sous linteau, échancré d’un plein cintre, archaïque ou archaïsante, juxtaposée au midi à une ouverture cintrée du XVIIe s. beaucoup plus grande. L’abside en moellon, tardivement remontée, a été pourvue après coup de gros contreforts, et sa fenêtre d’axe percée dans un contrefort, dispositif roman généralement archaïque, est ici une réfection assez maladroite du XVIIe ou même du XIXe s., qui reproduit peut-être une disposition ancienne. Un simple cordon souligne le bahut élevé qui soutient la toiture en tuiles canal de l’abside.
La Sauvegarde de l’Art français a accordé 8 400 € en 2005 et 5 000 € en 2006 pour des travaux de maçonnerie.
Pierre Dubourg-Noves