Le hameau est implanté au fond d’une étroite vallée entre deux plateaux. Sur le plateau septentrional domine l’église Saint-Pierre-en-Vaux.
Célestin Port signale la mention de l’église dès le XIe siècle, l’église appartenant alors au chevalier Aimery qui s’était engagé auprès des religieux de l’abbaye de Saint-Nicolas d’Angers de n’en pas disposer autrement qu’en leur faveur. Toujours est-il que l’église, prieuré-cure, relevait dès le XIVe s. de l’abbaye de la Roë, à l’ouest de Craon en Mayenne et ce jusqu’à la Révolution. La paroisse fut supprimée en 1809 pour être rattachée à celle de Saint-Georges-des-Sept-Voies. L’église est dédiée à saint Pierre, mais saint Barnabé, dont l’église possède également une statue, peut être considéré comme le patron de la paroisse. Elle est située dans une clairière, accompagnée de son cimetière. La préservation du site confère à ces lieux une grande qualité et un réel charme.
L’église, orientée, de petites dimensions, comprend une nef unique rectangulaire approchant du carré, un chœur rectangulaire, un clocher carré périphérique édifié dans l’angle sud-ouest du chœur. Ce dernier s’achève par une abside semi-circulaire. Les maçonneries sont en tuffeau, appareil en petits moellons pour les parties du XIe s. et appareil à assises régulières en pierre de taille, résultant de reconstructions. La nef appartenant à l’édifice du XIe s., reconstruit dans la première moitié du XIIe s., possède un imposant mur-pignon ouest, percé d’une porte à linteau en arc segmentaire, primitivement en plein cintre, sans que l’on puisse affirmer que l’accès originel à la nef s’effectuait de ce côté. La nef prenait jour primitivement par de petites fenêtres meurtrières obturées depuis ou agrandies. Le mur méridional du chœur s’incline vers le nord pour permettre l’intégration du clocher. Celui-ci possède deux niveaux d’élévation. Le beffroi ouvre par deux étroites baies s’achevant en plein cintre au sud, et une à chacune des faces est et ouest. Des archivoltes moulurées amortissent cet étage que coiffe un toit en pavillon. Il faut admettre que les campagnes de reconstruction et d’extension de la fin du XIIe s., du XIIIe siècle, voire plus tardives, nous échappent tant pour le clocher que pour le chœur. Nous savons que ce dernier est « refait en 1707 par l’architecte Angibault ». Les murs sont très sérieusement repris et repercés pour éclairer le retable.
À l’intérieur, l’édifice est charpenté en totalité. La nef ouvre par un arc triomphal très élancé sur le chœur que cantonnent deux autels latéraux en tuffeau, exécutés en 1639. Le retable nord offre la grande originalité d’être adossé à la chaire à prêcher. À l’actuel autel de la Vierge répond l’autel de saint Joseph tandis que dans le chœur se dresse le retable du maître-autel. Cette petite église s’est effectivement enrichie d’un beau retable architecturé, en tuffeau également, en trois corps : le retable proprement dit accosté de deux niches, en pan coupé, abritant des statues et reliées à des portes latérales. Au revers du retable on peut lire : « Messire André Sigongne, prêtre prieur de cette paroisse, a fait faire cet autel en 1707 ». Le chœur fut en effet réédifié à cette date pour accueillir le nouveau retable.
La restauration de la charpente et de la couverture du chœur a été entreprise en 1986. Les derniers travaux ont consisté dans la restauration de la charpente et la réfection de la couverture en ardoise. Les travaux de maçonnerie ont porté principalement sur la reprise du soubassement du mur de l’élévation nord-est et de la façade ouest avec la réfection intégrale des deux contreforts existants et l’adjonction de deux contreforts supplémentaires, et enfin la réouverture de la baie du pignon et la réalisation à l’identique des rampants à crossettes du pignon. Pour ces travaux, la Sauvegarde de l’Art français a octroyé en 2003 une subvention de 7 000 euros. L’église de Saint-Pierre-en-Vaux, au bel et historique isolement, révèle toute la simplicité d’une église de campagne romane.
P.-X. H.
Bibliographie :
Arch. Sauvegarde de l’Art français : G. Beaumont, étude préalable, 1999.
Ministère de la Culture, Sous-direction des Monuments historiques :dossier de protection.
C. Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. III, Angers, 1878.
J. Mallet, L’art roman de l’ancien Anjou, Paris, 1984, p. 221.
Le patrimoine des communes de Maine-et-Loire, Paris, 2001 (Le patrimoine des communes de France), t. I, p. 648.
S. Ménard, L’église de Saint-Pierre-en-Vaux, s.l.n.d.