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Statut
Souscription fermée

L’église est située au centre du village, à l’extrémité d’une vieille ruelle bordée de maisons en pierre. C’est une construction des XIVe et XVe siècles, remaniée ultérieurement. Le vocable de l’église, Saint-Georges, donne son nom au village aux environs du XIIIe siècle. Le nom primitif de la localité était Tummeville ou Tommeville. Le patronage de l’église appartenait à l’abbaye de Lessay.

L’église de plan rectangulaire, possède deux chapelles, l’une au nord, l’autre au sud. Elle se termine par un chevet plat. Son clocher à toiture en bâtière est organisé pour le guet et la défense. Une tourelle extérieure accolée au clocher et contenant un escalier à vis est munie de trois meurtrières pour armes à feu. L’escalier donne accès à une salle de garde avec cheminée située dans le clocher et une salle située au-dessus de la voûte de la chapelle nord. Un passage permet également d’accéder depuis la salle de garde du clocher aux combles de l’église. Les arêtes de la voûte de la chapelle nord reposent sur des culots sculptés figurant une tête grotesque, une tête et un avant-train de vache, ou encore une tête de cochon.

En 1976-78, à l’occasion de travaux de rénovation, des fresques ont été mises au jour en grattant les enduits sur une grande partie des murs intérieurs de l’édifice. Elles ont été restaurées par Michel Gigon et inscrites sur l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques en décembre 1979. Datées de la fin du XIVe et du XVe s., elles sont d’une lecture difficile, notamment du fait de la présence, sur ou sous le dessin, d’un faux appareil à double joint, parfois bordé d’une frise ornée. On distingue dans le chœur, côté sud, un chevalier coiffé d’un heaume, qui pourrait être saint Georges ; sur le mur sud de la nef, deux chevaliers affrontés et un personnage que l’on peut identifier comme sainte Catherine par la présence à son côté des parties supérieure et inférieure d’une roue. Sur l’arc d’entrée de la chapelle sud, on reconnaît la Résurrection du Christ ; et sur le mur nord de la nef, une scène qui a pu être identifiée comme Adam et Ève au Paradis, ou plus récemment comme le Dit des Trois Morts.

L’église est également remarquable par la présence de deux groupes de statues représentant saint Georges à cheval terrassant le dragon. L’un est en bois polychrome, daté du second quart du XVIIe s., classé en 1976 et restauré en 1983. L’autre, un bas-relief en pierre calcaire daté du XVe s., est classé depuis 1914.

Des statues, fin XVe-début XVIe s., sont également présentes dans l’église : un saint André en pierre calcaire polychromée sous badigeon, classé en 1976 ; un saint Sébastien en bois ; un saint vieillard Siméon, en pierre calcaire, avec des traces de polychromie et dorures et un blason de donateur, non identifié.

D’autres éléments de décor ou de mobilier méritent d’être signalés : les portes de la sacristie ; le Christ du maître autel (XVIIe s.) et l’autel majeur de style néo-gothique qui porte l’inscription « J. Bourdon, sculpt(eur) stat(uaire) Caen, 1898 ».

Les travaux ont porté sur le rejointement du pignon ouest et de la partie ouest de la façade sud, dont le « caquetoire » et le porche. L’aide accordée par la Sauvegarde de l’Art français a été de 3 000 € en 2012, sur un montant total avoisinant les 25 000 €.

Julie Deslondes

 

J. Barros, Le canton de Barneville-Carteret, 1, Le patrimoine : Côte des Isles, Berneville, 1991, p. 271-274.

M.-H. Didier, Les peintures murales de la Manche : 40 ans d’études et de restauration, Saint-Lô, Conseil général, 1999, p. 108-111.

Bases Palissy et Mérimée pour les groupes statuaires protégés.

Le projet en images