Auvergne-Rhône-Alpes, Ain (01)
Saint-Didier de Formans, Chapelle funéraire Notre-Dame
Édifice
NB : La notice publiée ci-dessous est une notice provisoire, la notice scientifique étant en cours de rédaction.
description
La chapelle Notre-Dame de Saint-Didier-de-Formans au lieu-dit Le vieux château, est implantée sur un promotoire qui domine la vallée et le nouveau bourg.
C’est un édifice aux proportions modestes, composé d’un plan rectangulaire oblong, orienté, conclu par une abside semi-circulaire.
Elle s’appuie au sud sur un mur préexistant, vestige d’une église romane démolie, limitée à ses deux extrémités par deux massifs de brique destinées à le stabiliser, après destruction de l’église et excavation du sous-sol environnant.
Les vestiges d’un caveau, attesté par les textes comme étant le caveau de la famille Hubert de Saint-Didier, creusé dans le dernier quart du XVIIIe s., confirme l’usage funéraire de la chapelle.
L’état de ruine de l’édifice ne permet pas de déterminer la nature effective du couvrement de l’édifice. Seuls les textes anciens mentionnent que la chapelle (et l’ancienne église) était munie d’un plafond charpenté.
La niche de l’abside offre un cul-de-four de construction postérieure à l’érection de la chapelle. Entre la construction de la chapelle et celle de la pseudo-abside s’est interposée la mise en place d’une sacristie sur laquelle la pseudo-abside est venue s’appuyer.
Les baies présentent des arcs aux profils variés, plein cintre au Nord (XVIIe s.) et surbaissé au Sud. Les baies romanes, réduites et partiellement masquées par les bouchements, présentent des profils plein cintre avec un important embrasement intérieur. La modénature de l’arcade ouest relève du style gothique tardif, des dernières décennies du XVIe, soit du XVIe s. Le portail actuel a été installé au XIXe siècle.
Les maçonneries sont constituées de moellons et de galets, les chaînage d’angle, linteaux, appuis de baies sont en pierre de taille. A l’intérieur, seuls quelques vestiges d’enduits anciens sur l’élévation Nord et autour de la niche Est, indiquent que les maçonneries étaient enduites avec des finitions au badigeon de chaux.
historique
Le site de Saint-Didier est attesté par les vestiges gallo-romains reconnus au XXIe siècle au lieu-dit « La Paillassière ». Le site où se dresse la chapelle ancienne occupe un plateau dominant de Formans, qui coule en contrebas d’une longue pente.
Située dans une zone de frontières héritées du Moyen-Âge, Saint-Didier-de-Formans relevait de l’archiprêtré de Dombes. Jusqu’en 1789, le territoire était partagé entre la principauté de Dombes et le Franc-Lyonnais où se situait sa plus grande extension.
La paroisse est sous le vocable de Saint-Didier, evêque de Vienne, martyrisé à Saint-Didier-sur-Chalaronne en 608. Le choix de ce patronyme évoque le passage des reliques du saint évêque par Vendenesse (Saint-Didier-de-Formans), lorsqu’elles furent rapatriées à Vienne en 620.
Les premiers documents attestant de l’existence de la chapelle date du XIVe siècle. Elle relève alors de la seigneurie de Tanay non loin de Saint-Didier-de-Formans. Au XIVe siècle, les seigneurs de Tanay transfèrent à l’église de Saint-Didier de Formans la chapelle attachée à leur château. Elle passe en diverses mains et est desservie par le curé de Saint-Didier puis des clercs auxquels il cède la chapelle.
Ainsi, dans la seconde moitié du XVe siècle, c’est un chanoine de Saint-Nizier de Lyon, Pierre de Villars, qui dessert à la fois l’église et la chapelle.
Au XVIe s., les bénéfices de la chapelle seigneuriale sont rattachés à la fraternité de Trévoux, fondée au début du siècle sous l’impulsion d’Anne de France, malgré ce rattachement et le patronage de personnes importantes, comme les Chandelier ou les Varinier, la chapelle est délaissée et finit par tomber en ruine.
En 1605, Jacques Bernoud, greffier des élus de Lyon, l’acquiert et la fait rebâtir sans permission à partir de 1610. La chapelle est adossée au mur goutterot de l’église primitive qu’il fait crever pour créer une ouverture sur la nef lui permettant d’assister, depuis la chapelle seigneuriale, à l’office qui se déroule dans l’église. Une entrée est également emménagée donnant sur le cimetière, alors enclos.
Durant la Révolution, l’église fait office de lieu de réunion et se trouve sauvée de la ruine en 1791 par des travaux sommaires.
Désaffectée après qu’un nouvel édifice de culte eut été construit dans l’autre partie du village, la chapelle est progressivement abandonnée. En 1823, la couverture est décrite comme effondrée.
L’église est détruite en 1868, lorsque sera achevé un nouvel édifice de culte, construite dans l’autre partie du village. En 1900, la chapelle est décrite comme délabrée.
L’arcade ouest a été créée pour permettre au Chapitre de Trévoux, qui, en 1523 desservait l’église et la chapelle, de communiquer entre les 2 bâtiments. Dans le sol, un caveau à 2 voûtes où fut enterré, en 1775, Hubert de Saint Didier, seigneur du lieu et syndic du Franc – Lyonnais. Cet édifice a bénéficié d’une étude archéologique en 1999 et 2000 par Mr Nicolas REVEYRON professeur à l’Université Lyon 2 avec le concours du service régional d’archéologie de la DRAC Rhône Alpes.
Propriétaire de la chapelle depuis 2019, grâce à un bail emphytéotique établi avec la mairie, la formidable Association Saint Didier Commune Rurale Nature & Patrimoine (ASDCR N & P) a entrepris le sauvetage et la réhabilitation de cet édifice incontournable dans la vie des désidériens et des désidériennes.