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Dédiée à saint Crépin, cordonnier à Soissons, mort en 287, l’église, en 1550, relevait de l’évêché de Saintes. Dissimulé sur trois côtés par des maisons, des hangars, des appentis et des jardins, cet édifice est d’un abord peu attrayant. L’appareil extérieur des murs est très varié, accusant de multiples reprises. Seule la travée ouest, au midi, possède une corniche faite d’un simple biseau. Un clocher-arcade du XIXe s. est monté sur le doubleau qui avoisine la vis. Il porte une cloche de 1781. La façade ouest est percée d’une porte en arc brisé dont la mouluration est tardive, peut-être du XVIe s. ou seulement du suivant. Au-dessus, trois modillons de profil ondulé sont le seul souvenir d’un auvent disparu, ou ballet dans le parlé régional. Un arc-boutant obturé épaulait l’angle nord-ouest de cette façade.

L’intérieur de l’église est beaucoup plus intéressant que l’extérieur. Son plan  se compose de quatre travées, celle de l’ouest légèrement barlongue, les deux suivantes sensiblement carrées : trois belles voûtes d’ogives à liernes de style angevin reposent sur des piles composées. Une quatrième travée plus courte et plus basse, privée de son voûtement, est séparée du reste de l’édifice par un épais mur de refend établi en 1839 ; elle sert aujourd’hui de sacristie.

La travée occidentale, plus longue que les suivantes, est couverte d’une voûte semblable. Ses ogives retombent à l’ouest sur des culots sans caractère. Les petits masques des formerets sont détériorés. La clé, peut-être refaite, présente une rosace d’aspect peu médiéval. Une porte médiévale obturée occupait le milieu du gouttereau nord. Une tribune en bois moderne s’appuie au revers de la nef. Toutes les bases sont enterrées d’environ 0,60 m.

Le doubleau de la travée suivante repose à l’ouest sur un faisceau de trois colonnes seulement. La voûte est en tous points semblable à la précédente, mais ici la clé est ornée d’un diable grimaçant avec, de chaque côté, des rinceaux qui lui partent de la bouche. Les masques à la naissance des liernes sont mutilés, mais les chapiteaux à crochets semblent dater du XIVe siècle. Celui de la pile sud-ouest est orné de deux figures grimaçantes. Un lavabo gothique trilobé se situe dans le mur nord. L’unique fenêtre latérale de l’église, au midi, a été remaniée en 1914.

La voûte de la troisième travée possède, comme les suivantes, des ogives et des formerets toriques formant queue dans les voûtains. À la clé de forme circulaire est sculptée une crucifixion. Cette voûte, qu’on daterait naturellement du XIIIe s., est séparée de la précédente par un faisceau de cinq colonnettes engagées, celle du milieu, plus grosse, recevant un doubleau torique de même section que les autres nervures. Or, les deux bons chapiteaux à crochets qui les couronnent semblent dater du XIVe siècle. Si les voûtes ne sont pas archaïsantes – ce qui n’est guère vraisemblable – le changement de l’appareillage au voisinage des piles conduit à se demander si ces supports n’ont pas été incrustés après coup. Ainsi, un  bel enfeu sous gâble à crochets, du XIVe s. occupe-t-il le milieu de la paroi nord, dont l’appareil est pourtant roman jusqu’à une hauteur de 2,20 m environ. La paroi méridionale est constituée d’un moellonnage plus récent. Le mur de 1839 dissimule les anciennes piles qui séparent cette troisième travée de la sacristie. De petits masques plus ou moins altérés occupent la jonction entre liernes d’une part, doubleau et formerets de l’autre. Dans l’angle sud-ouest, une vis prise dans un gros contrefort extérieur laisse supposer que cette travée était peut-être coiffée d’un clocher-tour disparu.

La dernière travée servant de sacristie a conservé une grande baie gothique bouchée. Une armoire murale en plein cintre orne le mur nord, tandis que, lui faisant face au midi, s’ouvre un lavabo double sous une arcade géminée. Les murs latéraux de cette sacristie et ceux de la travée orientale de l’église sont romans dans leur partie inférieure.

Pour la réfection de la charpente et de la couverture de l’église, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 1 906 € en 2001.

 P. D-N.

 

Bibliographie :

Ch. Connoué, Les églises de Saintonge, t. III, Saintes, 1957, p. 120.

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