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L’église Saint-Bonnet est un monument modeste, mais dont la situation, sur une petite butte, légèrement à l’écart du bourg, la rend visible depuis la route nationale menant de Montmarault à Montluçon. Bâtie en granit, elle présente trois campagnes de construction : une première campagne romane, pendant laquelle fut élevée une nef comportant trois travées, un bas-côté au nord-est de deux travées, l’abside en hémicycle et la base carrée du clocher. Au XIIIe s., furent édifiés deux travées à l’est de la nef, qui fut terminée par une abside en hémicycle, un bas-côté de deux travées au nord, le portail occidental comportant un arc polylobé surmonté d’une série de quatre voussures reçues sur des colonnes à chapiteaux à feuillages, et peut-être le second niveau du clocher. Au XIVe s., le bas-côté sud, sans doute symétrique à l’origine de son homologue du nord, fut remplacé par la chapelle seigneuriale de la famille de La Brosse, composée de quatre travées disposées en quadrilatère, éclairée de baies ornées de réseaux flamboyants. La flèche du clocher en charpente et ardoises, qui présente la curieuse caractéristique d’être « torse », ne peut être datée avec précision. Cette variété dans la chronologie se reflète dans la variété des voûtements : berceaux brisés sur doubleaux de même forme pour la nef, demi-berceau pour le bas-côté nord dont les deux travées sont séparées par un berceau brisé, cul-de-four pour l’abside, voûtes d’ogives à nervures retombant sur une élégante colonne centrale pour la chapelle des seigneurs de La Brosse. À l’intérieur, une série de chapiteaux à feuillages, ayant gardé des traces de polychromie, retiennent l’attention, mais l’ornement le plus intéressant de l’ensemble est le portail occidental, appartenant à un type représenté dans l’ancien diocèse de Clermont par les églises de Marigny et Rocles (Allier ), Saint-Hilaire-la-Croix et Saint-Myon (Puy-de-Dôme), et que l’on retrouve, dans l’ancien diocèse de Bourges, à Malicorne et Colombier (Allier). Entre les lobes, de gros fleurons se rattachent plutôt à la tradition antiquisante romane, alors que Anne Courtillé fait remarquer que « les chapiteaux ont un épannelage circulaire élancé, orné de feuillages plats légèrement nervés presque toujours achevés en crochets à trois folioles et de feuilles en surimpression (…) Le développement du végétal sur plusieurs plans du premier gothique est bien présent ». En 1999, la Sauvegarde de l’Art français a versé 50 000 F pour contribuer à la restau ration de la toiture de la nef.

A.R.

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