Normandie, Seine-Maritime (76)
Saint-Aubin-sur-Scie, Église Saint-Aubin
Édifice
Le patronage de l’église Saint-Aubin a été donné en 1030 à l’abbaye de Fécamp, en même temps que la seigneurie du Jardin. De la période plus ancienne, XIIe-XIIIe s., subsisteraient les fondations du chœur et une piscine à double lancette, mais la diversité des appareils et la multiplication des interventions successives, jusqu’à une reprise générale au XIXe s., rendent difficile l’analyse chronologique de l’édifice, sauf pour la façade ouest en grande partie du XVIe siècle.
Le plan de l’église présente une longue nef couverte d’une fausse voûte en berceau de plâtre du XIXe s., remplaçant la voûte lambrissée dont on a fait disparaître les poinçons et tirants. Au-delà, avec un léger retrait, le chœur présente une voûte plus basse et, après un chevet droit, s’ouvre sur une sacristie à l’est. Un bas-côté accompagne la nef sur la presque totalité de sa longueur et ouvre sur elle par quatre arcades, retombant sur trois piles cylindriques.
Les élévations des murs gouttereaux offrent des appareils et des matériaux très différents : sur le mur sud de la nef, des assises régulières de silex avec deux bandeaux de tuf, sur le mur nord, alternance de silex et de briques, comme sur les trois façades de la sacristie, des moellons à joints beurrés sur les faces sud et est du chœur ; il en est de même du bas-côté nord dont les fenêtres à double ébrasement peuvent correspondre à une construction du XVIe siècle.
La plupart des autres ouvertures, en particulier la porte et les fenêtres en plein cintre du sud, ont été percées ou refaites au XIXe, sinon au début du XXe siècle.
La façade occidentale constitue l’élément le plus intéressant de cette architecture. Elle est dissymétrique. Sur le côté nord, le mur ouest du bas-côté est percé d’une grande baie en tiers-point, aux rebords moulurés, et dont on a sans doute fait disparaître le remplage. Au sud, entre deux contreforts polygonaux, un quadruple emmarchement donne accès aux doubles portes de la nef, moulurées chacune d’un arc en accolade et placées en léger retrait sous un arc surbaissé. Un larmier, qui se prolonge sur les deux contreforts, sépare cet étage inférieur des portes de l’étage de la rosace dont l’étonnant remplage flamboyant s’inscrit sous le demi-cercle d’un cordon mouluré.
Les parties hautes de cette façade indiquent des reprises et restaurations tardives. À gauche, au-dessus du bas-côté, on a élevé une flèche octogonale de charpente dont la partie basse, ouverte d’abat-sons, sert de clocher.
La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 6 500 € en 2003 pour restaurer les maçonneries de la façade et du bas-côté.
Ph. Ch.