Hauts-de-France, Aisne (02)
Saint-Aubin, Église Saint-Aubin
Édifice
Eglise Saint-Aubin. L’autel de Saint-Aubin aurait été donné en 1133 par l’évêque de Soissons, Josselin de Vierzy, aux moines de Saint-Paulaux-Bois qui conservèrent le droit de présentation à la cure jusqu’à la Révolution. En 1137, la dîme fut restituée par Albéric de Chauny et Regnault, comte de Soissons, à l’évêque, qui la céda aux chanoines de Saint-Yves de Braine qui, à leur tour, la gardèrent jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Le village relevait depuis au moins le XIIIème s. de la seigneurie de Coucy, dont il suivit les vicissitudes, passant notamment entre les mains du duc d’Orléans en 1400.
Le clocher fut détruit en 1793, le mobilier vendu ensuite et l’église transformée en usine à salpêtre. Elle fut rendue au culte en 1803. Le XIXème s. vit se succéder d’importantes restaurations qui aboutirent à la reconstruction totale des bas-côtés de la nef et du transept ainsi qu’à la reprise drastique des supports du vaisseau central, considérablement amincis.
L’église conserve cependant des parties intéressantes. Les parties hautes de la nef ont été peu touchées. Elles témoignent de l’ambition du parti architectural roman de la première moitié du XIIème s., avec dans le vaisseau central une élévation à deux niveaux, superposant aux grandes arcades à double rouleau, des baies en plein cintre qui s’ornent à l’extérieur d’une archivolte décorée de pointes de diamant ou d’oves, motifs qui se poursuivent tout le long de la nef. La corniche sommitale du mur du vaisseau central est également ornée de motifs géométriques d’une exécution soignée.
Un transept de deux travées précède le chœur ; ce dernier se compose d’une travée droite très courte, percée de fenêtres simples, qui témoignent peut-être d’un état antérieur à la construction tardive de l’abside à trois pans, chacun éclairé par une large baie à réseau flamboyant qui s’accorde avec les bases prismatiques des supports et l’absence de chapiteaux. La mouluration adoucie des arcs de la voûte autoriserait à en repousser l’achèvement à la fin du XVIème s. ou au début du XVIIème s., ce qui s’accorderait à la date de 1605 relevée sur une clef de voûte du chœur par l’abbé Cannot. La partie centrale de la façade pourrait avoir été construite à la même époque.
Le maître-autel et son tabernacle sont les seules pièces anciennes du mobilier. Datant du XVIIIème s., ils pourraient provenir du couvent des Minimes de Chauny. Une subvention de 50 000 F pour la restauration des couvertures a été accordée par la Sauvegarde de l’Art Français en 1997.
D. S.