Hauts-de-France, Somme (80)
Montonvillers, saint Antoine
Objet d’art
Cette statue représentant saint Antoine est conservée dans le chœur de l’ église Saint-Antoine à Montonvillers (80). Elle a été sélectionnée dans le cadre de la campagne « les lycéens à la découverte du Plus Grand Musée de France« . Grâce au généreux soutien du Crédit Mutuel Nord Europe, elle va pouvoir bénéficier de 4 095 euros pour sa restauration.
DESCRIPTION
Cette statue en craie dont la polychromie est aujourd’hui cachée par un surpeint blanc repose dans une niche au-dessus de l’autel de la chapelle sud. Saint Antoine, debout, tient un livre ouvert de la main gauche et un chapelet accroché à son tau de la main droite. Il est flanqué de son cochon caractéristique. Des flammes jaillissent à ses pieds, symboles du
« feu saint Antoine » ou mal des ardents.
Cette statue de la seconde moitié du XVIe siècle reflète l’importance du culte de saint Antoine, le patron de la paroisse, auquel est encore consacrée une autre statue de bois près du maître-autel, plus ancienne.
Saint Antoine…
Il naquit à Qeman, au sud de Memphis en Égypte. Antoine, âgé de dix-huit ans, fut frappé par l’appel du Christ et vendit ses biens, assurant à sa sœur de quoi vivre et distribuant le reste. Durant la persécution de Maximin, en 311, Antoine se rendit à Alexandrie pour assister les chrétiens emprisonnés ou condamnés aux travaux forcés. Sa popularité s’accrut tant que, pour y échapper, il s’éloigna vers le sud, dans la direction de la mer Rouge. Il s’installa au mont Quelzoûm dans une petite oasis, qu’il quitta une fois pour revoir ses disciples et une autre fois pour combattre les ariens à Alexandrie. Antoine mourut à cent cinq ans, le 17 janvier 356. Sa vie fut écrite aussitôt après sa mort par saint Athanase, patriarche d’Alexandrie, qui insista sur les luttes de saint Antoine contre le démon. Le succès de ce récit aussi bien en Orient qu’en Occident fit connaître partout la vie monastique et valut à saint Antoine le titre de père des ermites.
et son cochon …
De nombreuses représentations du saint, dont celle de Montonvillers, le montrent accompagné d’un cochon portant une clochette. Il est ainsi parfois appelé en Italie Antonio del porco ou « saint Antoine des cochons ». Le cochon n’a pourtant rien à voir avec la vie du saint mais plutôt avec un ordre religieux fondé en 1095 : les Antonins. A cette époque, les porcs n’avaient pas le droit d’errer librement dans les rues, à l’exception de ceux des Antonins, reconnaissables à leur clochette. C’est ainsi que le cochon est peu à peu devenu l’attribut iconographique de saint Antoine.
HISTORIQUE de l’oeuvre
Aucune information ne nous est parvenue sur l’histoire de cette statue de sainte Antoine, qui ne comporte en outre aucune inscription. Stylistiquement, l’œuvre correspond à la deuxième moitié du XVIe siècle. Elle a été classée au titre d’objet aux monuments historiques le 25/05/1907
LA restauration
La statue était en bon état général : manquaient seulement quelques boules du chapelet, et les doigts de la main droite étaient cassés. L’aspect esthétique de cette statue était cependant gâché par le repeint disgracieux qu’elle avait subi. L’on pouvait cependant discerner à plusieurs endroits la polychromie d’origine sous le surpeint blanc : du rouge apparaissait sur le livre et les flammes, du marron sur le tau et le cochon, du brun foncé sur le vêtement du saint. La restauration a permis de rendre ses couleurs à cette belle œuvre.
Un projet mené en partenariat avec la région Hauts-de-France