Nouvelle-Aquitaine, Deux-Sèvres (79)
Saint-André-sur-Sèvre, Église Saint-André
Édifice
Saint-André-sur-Sèvre se trouve au nord-ouest des Deux-Sèvres, à la frontière de ce département et de la Vendée, non loin de Mauléon, de Bressuire et de La Châtaigneraie. Sous l’Ancien Régime, le patron était l’abbé de Saint-Jouin de Marnes. Ce pays de bocage a été très touché par les soulèvements de la Vendée. Le refus du Concordat trouve aujourd’hui des prolongements dans la permanence de la Petite Église, encore très présente dans le canton de Cerizay. L’église Saint-André est située dans le village, sur une petite place, en bordure de la route.
Cet édifice roman a été agrandi et modifié au XVe s., puis restauré au XIXe s., après les troubles révolutionnaires. Les quatre travées de la nef du XIIème s. se prolongent dans un chœur carré gothique structuré autour d’un pilier central, et dont les deux travées méridionales forment la chapelle de la Vierge. Ce plan non basilical se retrouve à Saint-Jacques de Pouzauges, à la Pommeraie-sur-Sèvre, à Mouilleron-en-Pareds, à Bourneau et aux Épesses. Adossé au mur sud de la quatrième travée de la nef, ainsi qu’à la chapelle de la Vierge, le clocher date du XVe s . La présence du clocher au sud de la nef se retrouve à Breuil-Chaussée et à Notre-Dame de Bressuire. Ce clocher carré est coiffé d’un toit à quatre pans en ruiles creuses ; il est voûté d’une coupole nervurée, et percé, à hauteur de la sonnerie, de huit baies en arc brisé avec colonnettes et archivoltes. La corniche, au sommet du clocher, est soutenue de modillons sculptés.
Le chœur est plus élevé que la nef. Une sacristie basse, accolée au chevet de la chapelle de la Vierge, a été ajoutée au XIXe siècle.
Une porte en plein cintre permet d’accéder à l’église par le sud ; le portail principal, à l’ouest, est en arc bris é à crois voussures.
La nef est voûtée de briques sur croisées d’ogives en granit reposant sur des culots. Les quatre travées du chœur et de la chapelle ont des voûtes à huit quartiers. Les nervures moulurées des ogives et des arcs doubleaux retombent sur des piles prismatiques à haute base le long des murs, moins saillantes dans les angles, et, au centre, sur une pile octogonale à pénétration, palmier qui donne à l’intérieur de l’édifice une grande élégance. La nef a été refait entre 1865 et 1870 sous la direction de Chevillard, architecte des Deux-Sèvres. Elle est éclairée de deux baies élancées, dans la deuxième travée, et d’une rosace ouverte au XIXe s., seul ornement d’une façade sévère. Des quatre baies qui donnent de la lumière au chœur et à la chapelle, les deux qui sont ménagées dans le chevet présentent des remplages flamboyants particulièrement soignés. L’église est construite en granit ; la pierre de taille est réservée aux contreforts, aux baies et aux chaînages d’angle. Elle est couverte de tuiles creuses.
Des traces d’arrachement, sur les murs extérieurs, et des pièces d’archives gardent le souvenir des trois chapelles, comme celle de Guiaubaud, que comptait jadis l’église.
En dépit des réparations du dallage, il reste un certain nombre de tombes. La plus ancienne, du XIVe s., porte les armoiries des BeaumontBressuire. Les autres sont du XVIIème s. Deux d’entre elles sont aux armes des seigneurs de la Guierche Saint-Mesmin, dont elles portent l’écu « à la bande chargée d’un lion léopardé » timbré d’une couronne comtale. Trois autres sépultures sont celles de Mathurin Vexiau, seigneur de Tranchaudière (1668), de Pierre Vexiau, seigneur de la Grandmaison (1672), et de Mathurin Micheau (1615). La tombe d’un Guerry porte « à trois besants », timbré d’un tortil de baron; la tombe d’Hillerin, curé de la paroisse, porte la date de sa mort le 14 mars 1659.
Pour la restauration des façades extérieures, de la charpente et de la couverture de la nef, la Sauvegarde de l’Art Français a apporté son concours à hauteur de 100 000 F en 1997.
E. B.