Saint-André-d’Apchon, Église Sainte-Marie-Madeleine

Située sur la côte roannaise, à 12 km à l’ouest de Roanne, Saint-André-d’Apchon était une seigneurie du comté de Forez, ayant appartenu à la famille de Lespinasse puis aux Albon. L’Église paroissiale Saint-André est citée en 1166 dans une charte de Louis VII confirmant à Cluny les biens du prieuré voisin d’Ambierle. Le village possédait aussi une chapelle dédiée à sainte Catherine, dite « église-mère » dans le compte rendu de la visite pastorale de 1695. Cette chapelle, dont il subsiste une fenêtre romane, est aujourd’hui une maison d’habitation.

Le plan d’origine était rectangulaire, avec un chevet plat et une tour-clocher à l’ouest. Cette tour eut certainement une fonction de défense, puisqu’il n’y avait, jusqu’au XIX^e s., qu’une seule issue par l’église. « Brisé et mis en pièces » lors de la guerre de Cent Ans, la tour fut rebâtie et rehaussée en 1361. Elle s’élève à 42,70 m et comporte des baies jumelées sur ses quatre faces pour la chambre des cloches. Les contreforts d’angle, le changement d’appareil et la diminution d’épaisseur des murs attestent des travaux effectués, ainsi que la présence d’un escalier à vis à l’angle sud-est, qui devait se terminer en tourelle de guet au sommet. On construisit aussi à l’ouest le chœur à cinq pans et les chapelles du faux transept.

Le passage à la maison d’Albon se traduisit par des agrandissements et de nouveaux décors : une chapelle fut édifiée au nord (1505), la nef fut voûtée (1530), et l’église dotée de nouveaux vitraux dans le chœur, de stalles et d’un portail d’entrée avec une statue de saint André.

Au cours du XIX^e s., de nouvelles chapelles donnèrent à l’église son aspect actuel, d’une nef flanquée au nord et au sud de chapelles contiguës. Le portail d’entrée fut déplacé. Le XX^e siècle est celui des restaurations de la couverture, avec un léger changement du décor de losanges des tuiles polychromes (1977-1978), de la flèche du clocher (1979), de l’intérieur (2005-2006).

Les travaux effectués en 2017 ont consisté en la consolidation des contreforts du chœur et du clocher et la reprise des parements du clocher, avec la restitution de l’enduit couvrant. Les charpentes du clocher ont été nettoyées et reprises. La Sauvegarde de l’Art français a apporté une aide de 13 000 €.

Solange Bidou

Bibliographie :

J. Prajoux, Études historiques sur le Forez. Notes et documents sur Renaison, Les Noës, Saint-Haon-le-Châtel, Boisy, Saint-André-d’Apchon, Pouilly-le-Nonain, Saint-Étienne, 1903.

B. Carcel, Saint-André-d’Apchon. Le château et l’église. Étude architecturale et archéologique, Saint-André-d’Apchon, 1980.