Le village de Saint-Algis en Thiérache cire son nom d’un Irlandais, Algis, ordonné prêtre, qui vint avec quelques compagnons fonder en ce lieu un oratoire dédié à saint Pierre, où il fut inhumé en 670. L’afflux de fidèles attirés par des miracles contribua à la formation du village. L’église est caractérisée par un donjon carré d’environ dix mètres de côté hors œuvre , les murs approchant trois mètres d’épaisseur. Ce clocher devait à l’origine être pourvu de quatre tourelles aux angles, dont deux subsistent. Malgré ces transformations, il reste l’un des plus imposants parmi ceux des églises fortifiées de la Thiérache. La nef, comme le donjon, est construite en brique au-dessus d’ un soubassement en grès. Les dates de 1685 et 1687 figurent tracées en briques vernissées, respectivement sur les murs sud et nord . Sur le donjon, on interprète généralement une date tronquée comme le millésime 1634. Il n’est pas exclu qu’il s’agisse là de travaux de restauration, le monument dans son gros œuvre pouvant remonter à la seconde moitié du XVIe s. Le chœur fut démoli en 1806, la nef simplement plafonnée est donc désormais fermée par un mur plat devant lequel est installé un retable du XVIIe s. Un nouveau portail fut percé dans le mur ouest du clocher en 1858. En 1994 la Sauvegarde de l’Art Français a versé une subvention de 20 000 F pour la réparation de la toiture.
D. S.