Bourgogne-Franche-Comté, Yonne (89)
Rugny, Église Saint-Marcel
Édifice
Entourée de son cimetière, l’église Saint-Marcel est située à l’écart du village, à environ 500 mètres sur le versant opposé du coteau où se dresse celui-ci, à proximité de plusieurs petites sources. Légèrement décalée vers le nord-est, elle offre, de l’extérieur, un aspect étrange qui trahit plusieurs campagnes de construction : précédée d’un porche sur lequel est inscrite la dace de 1694, la nef, très basse et simplement plafonnée, est éclairée par de petites ouvertures en plein centre irrégulièrement disposées. Les vantaux du port ail portent, quant à eux, la dace de 1689. Le chœur de deux travées à chevet plat, plus élevé et voûté sur croisées d’ogives, pourrait dater du XVIe s., cout comme le transept, qui présence des caractéristiques similaire s, du moins pour la croisée et le bras sud. A la place du bras nord qui n’a, semble-t-il, jamais existé, s’élève une tour carrée, plus récente, cantonnée d’une petite tourelle d’escalier. Sur l’arc triomphal subsistent des restes importants de peintures murales contemporaines de la construction de cette partie de l’édifice et représentant le Jugement Dernier. Au centre, le Christ en majesté est entouré de la Vierge et de saint Jean ; plus bas sont figurés des ressuscitant. A la gauche du Juge, un ange sonne de la trompette et saint Michel , armé du glaive et de la balance, rejette les réprouvés dans les enfers, représentés sous la forme d’une gigantesque gueule de monstre. A sa droite, sous la figure de la Vierge, les élus sont accueillis au Paradis. Cette partie de la fresque est moins bien conservée. La composition se poursuit sur l’intrados de l’arc : sous les élus sont figurés le bon larron, un évêque et le soleil. A l’opposé, le mauvais larron est surmonté de la lune. Deux personnages, d’une autre facture mais très effacés, sont également peints dans des encadrements d’architecture sous les baies sud du transept. Ces peintures ne constituent pas les seules richesses de l’église, qui a conservé une grande partie de son mobilier ancien et possède de nombreux objets classés, en particulier des statues de bois et de pierre polychromes des XVIe et XVIIe s. Des travaux importants de remise en état de la toiture, de la charpente et des contreforts étant devenus nécessaires, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1994 une aide de 90 000 F pour les réaliser.
G.-M. L