Hauts-de-France, Aisne (02)
Rozet-Saint-Albin, Église Saint-Aubin
Édifice
Église paroissiale consacrée à saint Aubin. L’église elle-même, remaniée à diverses époques, serait d’un faible intérêt si elle n’avait conservé à l’extrémité orientale de son bas-côté méridional un clocher du milieu du xiie siècle qui est, de beaucoup, l’un des plus beaux de l’ancien diocèse de Soisson. À l’étage placé en dessous du beffroi, il est décoré sur chacune de ses faces d’une arcature aveugle couronnée d’arcs en plein cintre. Au-dessus, à la hauteur du beffroi, les larges baies sont couronnées d’arcs en tiers-point. Contre toute raison, Eugène Lefèvre-Pontalis, dans son ouvrage sur les églises de l’ancien diocèse de Soissons, a supposé que le beffroi était postérieur à la souche, oubliant par-là que nombre d’églises du xiie siècle présentent, comme celle-ci, un mélange raisonné et très conscient de l’arc en plein cintre et de l’arc brisé, ce dernier étant employé aux points forts de la construction. La cure était à la nomination de l’évêque de Soissons ; ce clocher si important pour une simple église de village est donc dû, selon toute probabilité, au clergé séculier et non à des moines. Malheureusement, cette construction si précieuse à tous égards est menacée de ruine. Elle présente des désordres importants. La face sud paraît être déversée vers la route située en contrebas. Dommage, plus grave encore, de grandes fissures verticales ont été constatées sur les faces est et ouest. L’arc occidental supportant une partie du clocher est sur cintre depuis cinq ans. Félicitons le maire et les architectes des Bâtiments de France d’avoir mis tout en œuvre, par voie de subvention et d’emprunt, pour éviter un écroulement qui serait désastreux. Nous avons accordé les 20 000 F que l’on nous a demandés.
Bibliographie. – Eugène Lefèvre-Pontalis, L’architecture religieuse dans l’ancien diocèse de Soissons, tome II, Paris, 1896, p. 180.
J.H.