Hauts-de-France, Pas-de-Calais (62)
Royon, Église Saint-Germain
Édifice
Église Saint-Germain L’église de Royon appartenait avant la Révolution au diocèse de Boulogne et était un secours de Lebiez. De style flamboyant, elle est le fruit de deux campagnes de travaux, ainsi que l’attestent les traces de reprises visibles en particulier au niveau de la tourelle d’escalier et les différences dans le profil des moulures. Le chœur plus ancien remonte vraisemblablement au XVIe siècle. Un cul-de-lampe de l’ancienne voûte portait la date de 1548. Le millésime 1695, gravé sur le pignon ouest de la nef, correspond sans doute à des réparations.
Bâtie sur le flanc de la vallée de la Créquoise, dans un site ravissant, l’édifice domine le village. Le plan en croix latine comprend une nef de deux travées, flanquée au nord et au sud de chapelles formant transept, et un chœur terminé par un chevet à trois pans. Au nord, dans l’angle formé par la chapelle et le chœur, une tourelle d’escalier de plan polygonal conduit au clocher assis sur le pignon du chœur. Une sacristie bâtie en 1893 s’appuie contre le flanc nord du sanctuaire. Le mur ouest, visiblement remanié dans ses parties basses, est aveugle. On pénètre dans l’église par une porte en anse de panier percée dans le mur méridional du vaisseau. Le chœur possède un accès identique mais couronné cette fois par une archivolte retournée. L’intérieur est généreusement éclairé par de grandes baies à deux ou trois lancettes. De fausses voûtes d’ogives ont remplacé dans les années 1860 l’ancien couvrement. Seules les chapelles ont conservé leurs croisées d’ogives originelles. Dans le chœur, de belles niches pourvues de consoles et de dais très ouvragés recevaient les retombées des voûtes. Le matériau de construction est la pierre blanche locale, à l’exception de l’arc triomphal qui a été vraisemblablement refait en brique à l’époque moderne.
De son ancien mobilier, l’église abrite une base de fonts baptismaux romans, en pierre de Tournai, une magnifique effigie de son patron, saint Germain d’Auxerre, assis en majesté, sculptée au XVIe s., et une dalle funéraire en marbre blanc, du XVIIIe s., des seigneurs de Royon, les marquis de Bryas.
En 2005, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 6 500 € pour la réfection de la toiture du clocher et du chœur.
Patrick Wintrebert