Auvergne-Rhône-Alpes, Drôme (26)
Roussas, Chapelle Saint-Germain
Édifice
Sur un promontoire rocheux naturel, dominant le village, le château de Roussas est un des rares exemples d’enceintes fortifiées conservé dans le Tricastin. D’ouest en est, on y trouve un donjon quadrangulaire de la fin du XIIème ou du début du XIIIème s., un autre de la fin du XIIIème s. contre lequel s’appuient des constructions des XVIIème et XVIIIème s., enfin une chapelle castrale, mais peut-être aussi paroissiale, dès l’origine. Cette chapelle romane, placée sous le vocable de saint Germain, a fait l’objet d’une excellente notice de M. Guy Barruol dans son Dauphiné roman que nous nous contenterons de résumer : « une abside semi-circulaire, ornée intérieurement d’une arcature aveugle portant la voûte en cul-de-four : elle est précédée d’une nef de trois travées, couverte d’une voûte en berceau maintenu par des doubleaux, qui s’amortissent sur des consoles, prenant appui sur des pilastres nus, séparés d’arcs de décharge en plein cintre, plaqués contre les murs gouttereaux. Un portail très simple et apparemment remanié, comme tous les murs extérieurs, s’ouvre au sud dans la travée centrale ; au revers il abri te un tympan en remploi ». Monolithe, de forme triangulaire, il est décoré à sa base d’un beau rinceau, des entrelacs et des cercles sécants décorent les rampants et la bande centrale. L’ensemble est d’inspiration carolingienne mais certainement plus tardif. M. Barruol, avec raison, l’attribue au XIIème s. : les autres éléments sculptés, lion et bovidé, petites têtes humaines, étoile à cinq branches, nœud de Salomon, aigle à tête nimbée tenant un rouleau dans ses griffes, corroborent cette hypothèse. Des animaux sculptés de même facture figurent sur des blocs taillés, traités également en réserve, à l’ancienne cathédrale de Saint-Paul-Trois-Châteaux, à Saint-Restitut, à Bourg-Saint-Andéol.
La chapelle Saint-Germain, comme les autres restes du château, est propriété privée, mais les fondations de l’abside reposent sur le rempart appartenant à la commune. Ce mur s’est en partie effondré en 1977. Pour la consolidation du rempart et des fondations de la chapelle, la Sauvegarde de l’Art Français a donné 34000 F en 1996.