Occitanie, Hérault (34)
Roquessels, Chapelle Sainte-Marie
Édifice
L’histoire de la chapelle Sainte-Marie est liée à l’histoire du château de Roquessels mentionné en 1076, mais son existence n’apparaît qu’en 1156 dans un acte de cession au prieuré de Cassan. En 1185, Roger l » de Béziers et sa femme, Adélaïde de Toulouse, confirment les donations de leurs ancêtres « fondateurs de l’église de Roquessels ». De nos jours, le château est ruiné et sa chapelle qui servit longtemps d’église paroissiale a été dépossédée de cette fonction au XIXe s. et remplacée par un édifice moderne. Mais sa position, accrochée à un piton rocheux qui surplombe le village, et sa qualité architecturale ont justifié son inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 29 août 1991. La chapelle est construite en calcaire dévonien du pays de teinte gris-bleu, les impostes, les encadrements et les parties sculptées en grès jaune à grain fin. Le mur ouest, au fond de la nef, épais de 1,50 m appartient au château de 1076 et formait sans doute un donjon carré au sommet du rocher. À l’ extérieur, des traces de voûtes d’ogives prouvent l’existence d’ une salle gothique disparue. la construction de l’ensemble de la chapelle peur se situer dans la deuxième moitié du XIIe s. la cour-clocher, qui est accolée au sud mais sans liaison véritable, doit être de la fin du XIIe s. La nef uni que à trois travées est voûtée en berceau brisé reposant sur une corniche simplement moulurée. Les doubleaux retombent sur des pilier s rectangulaires saillants (0,87 m au nord, 0,32 m à 0,34 m au sud). Leurs impostes sont moulurées d’un cavet et d’ un listel, celui ci parfois coupé par une petite gorge. L’abside, semi-circulaire à l’intérieur et polygonale à l’extérieur, repose au chevet sur une puis sante embase carrée. Elle est éclairée par deux baies en plein cintre à double ébrasement. On note la présence d’une niche liturgique et d’un petit enfeu. Une cuve baptismale monolithe est conservée au fond de la nef à l’ouest. L’entrée de la chapelle au sud est récente. Un passage pratiqué dans l’épaisseur des deux murs accolés de la nef et du clocher donne accès à une petit e salle carrée voûtée en berceau. Au-dessus, une autre salle voûtée communique avec la nef. Il y avait urgence à intervenir pour éviter la ruine de la voûte laissée sans couverture et l’aggravation de nombreux désordres dans les maçonneries. la Sauvegarde de l’Art Français a participé à ces travaux pour 100 000 F en 1993.
E. C.