Auvergne-Rhône-Alpes, Drôme (26)
Rochebaudin, Église Notre-Dame de Sénisse
Édifice
L’église Notre-Dame de Sénisse, entourée de son très vieux cimetière,s’élève à l’ouest du village dont l’église paroissiale, dédiée aussi à Notre-Dame, se situait au centre de Rochebaudin. A la fin du XVIe s., les destructions causées par les guerres de Religion ont obligé le transfert des offices à Notre-Dame de Sénisse, moins endommagée. L’office paroissial, malgré les incommodités de l’éloignement, y était encore célébré en 1688, mais est revenu dans l’église du village dès le XVIIIe s., si l’on en croit les visites pastorales. Pour le XIXe s., les renseignements sont rares : en 1846, l’évêque de Die trouve l’église « d’une jolie forme… mais elle est très dégradée ». Cette détérioration s’est accrue au fil des ans. Il s’agit pourtant d’une très intéressante construction romane de la fin du XIIe s., sans remaniements postérieurs, construite en petit appareil régulier de calcaire. La nef unique de trois travées est couverte d’une voûte en berceau légèrement brisé, muni d’arcs doubleaux. Les murs gouttereaux sont renforcés par des arcs de décharge également brisés. L’abside présente la particularité d’un plan pentagonal à l’intérieur mais semicirculaire à l’extérieur. L’église est peu éclairée. Deux fenêtres de type roman sont percées, l’une dans la façade occidentale, l’autre dans la travée médiane de la nef ; l’abside est éclairée par une fenêtre axiale. Un oculus perce le mur au-dessus de l’arc triomphal.
La façade occidentale possède un beau portail roman dont l’archivolte est décoré d’entrelacs et de palmettes. Deux colonnes engagées à chapiteaux, ornés de feuilles d’eau et dont les tailloirs sont à décor de palmettes, reçoivent l’arc en plein cintre. L’ensemble rappelle d’autres portails romans de la région, le plus proche étant celui de Chantemerleles-Blés.
La détérioration du monument a nécessité en 1997 une reprise totale de la couverture, des maçonneries du clocher et de l’abside, ainsi que du mur gouttereau nord. Pour ces travaux indispensables, la Sauvegarde de l’ Art Français a octroyé une subvention de 60 000 F.
E . C.