Occitanie, Aude (11)
Rivel, Chapelle Sainte-Cécile
Édifice
La chapelle Sainte-Cécile, entourée par le cimetière, domine le village de Rivel, reconstruit après le passage des troupes de Simon de Monfort au XIIIe siècle. Elle se compose d’une nef unique et d’une travée droite de chœur terminée par une abside en cul-de-four, ornée de bandes lombardes caractéristiques de l’art roman méridional. Cette abside est percée de trois baies étroites fortement ébrasées à l’intérieur. Le chœur et l’abside sont voûtés. Il semble que la couverture actuelle sur charpente ait succédé à une pose directe des tuiles sur les voûtes, comme cela se faisait fréquemment à l’époque romane dans le sud de la France.
Les assises supérieures des fondations de la nef, que l’on peut voir du côté nord, montrent une rupture de maçonnerie qui pourrait indiquer les limites de la nef romane. La nef actuelle, plus large que le chœur, se compose de six travées éclairées au sud par quatre fenêtres en plein cintre, les façades nord et ouest sont aveugles. La façade ouest est surmontée d’un clocher-peigne à quatre baies dont la partie centrale est surmontée d’une baie unique. L’ensemble a été fortement restauré. L’entrée de l’édifice se situe à l’angle sud-ouest ; le portail en tiers-point témoigne d’un remaniement de la nef à l’époque gothique. On remarque, à la partie supérieure des façades sud et nord, cinq ancres correspondant aux tirants posés au XIXe s. pour maintenir la tête des murs : en effet, le plafond fut alors remplacé par des voûtes sur croisées d’ogives en plâtre, très lourdes, qui poussèrent latéralement sur les murs.
Au XVIIe s., l’église fit l’objet d’une campagne d’embellissements. C’est de cette époque que datent le maître-autel et son tabernacle, les autels secondaires et trois plats de tombe, classés, dont celle de Vincent Garzelles, datée de 1646. Au XIXe s., outre la création de voûtes sur croisées d’ogives dont les arcs-doubleaux reposent sur des consoles, la première travée de la nef fut dotée d’une tribune en bois à laquelle on accède par un escalier situé dans l’angle sud-ouest de la façade. Les murs et les voûtes ont reçu un décor peint géométrique dans les tons bleu et rouge. La partie inférieure des murs est composée de panneaux brun-rouge, séparés par des pilastres qui montent jusqu’à la naissance des arcs-doubleaux. Un faux appareil néo- médiéval couvre les murs et le cul-de-four de l’abside est peint d’un ciel étoilé. Le lustre en bois, classé, est contemporain de ces aménagements.
Construit à mi-pente, l’édifice souffre du ruissellement des eaux qui dégrade les maçonneries et le décor intérieur. Le chœur et les voûtes présentent des fissures, la tribune est échafaudée, les sépultures ont désorganisé le sol de la nef et les murs ont fait l’objet de reprises au ciment.
Pour assurer la pérennité de l’édifice, des coulis de mortiers de chaux ont été injectés dans les parties les plus dégradées du chœur et de la nef. Après rejointoiement, traitement des fissures et suppression des mortiers de ciment, les façades ont été enduites à la chaux.
En 2008, la Sauvegarde de l’Art français a accordé un don de 10 000 € pour aider à réaliser ces restaurations.
Jannie Mayer