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Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Grand Prix Pèlerin du patrimoine

Pour le trentième anniversaire de son prestigieux prix, Le Pèlerin, en partenariat avec la Sauvegarde de l’Art français, a décerné le Grand Prix Pèlerin 2020 du Plus Grand Musée de France à la commune de Marquixanes, pour la restauration et le remontage du retable dédié à saint Antoine de Padoue.

Après plus de 25 ans d’absence, le retour du chef d’œuvre baroque est très attendu

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L’église Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie : un musée du siècle d’or catalan

Edifiée au XVIIe siècle, sur les vestiges d’un édifice plus ancien, l’église de Marquixanes compte neuf retables baroques en bois peint, tous classés au titre des Monuments Historiques.

Ils constituent un ensemble mobilier cohérent qui a, au cours du XVIIIe siècle, transformé l’église en véritable musée du siècle d’or catalan.
Ce patrimoine a survécu à la Révolution française et ces trésors baroques restent les seuls après les destructions de la quasi totalité des retables pendant la guerre civile d’Espagne en Catalogne ibérique.

L’église conserve en son chœur le retable du maître-autel consacré à sainte Eulalie et sainte Julie, daté de 1692. Dans ses chapelles latérales, elle abrite un retable du Rosaire (XVIIe s.), un retable de la Passion (1701), un retable dédié à saint Gaudérique (1742), un retable dédié à Saint Sébastien (XVIIIe s.), un retable dédié à Saint-Antoine de Padoue (XVIIIe s.), une Vierge dans sa cadireta (XVIIe s.), un Christ et une Vierge (XVIIe s.), de nombreuses statues et toiles (XVIIe et XVIIIe s.), un reliquaire (XVe s.).

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegard de l

splendeur et misère du retable de Saint-Antoine de Padoue

Conservé dans l’une des chapelles nord de l’église de Marquixanes, le retable baroque, consacré à saint Antoine de Padoue, est attribué à Joseph Sunyer, dont l’atelier est alors très renommé en Catalogne du Nord.

Le retable se déploie sur trois registres racontant les miracles de saint Antoine, très populaire en Catalogne où l’on dit qu’il est à l’origine d’un miracle à Perpignan en 1622, ainsi que le voyage du saint en France.

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art françaisLe retable avant sa dépose, dans les années 1980.

Composition du retable

Il s’agit d’un retable de forme concave à 4 colonnes au niveau central qui délimitent 3 travées. Les 2 gradins sont encadrés de piédestaux à ressauts en avancée.
Au niveau de la prédelle trois scènes représentant des miracles de saint Antoine sont sculptées en haut relief et peintes : Miracle des Poissons, Miracle du mulet, Miracle du pied coupé.

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art françaisDétail du panneau sculpté représentant le « Miracle des poissons »

Les bases des colonnes sont ornées de tête d’angelots.
Le panneau central sculpté en relief représente une vision du saint en voyage en France.
Les statues des niches latérales du second niveau sont habillées de toile marouflée : à gauche saint Dominique, à droite saint Thomas d’Aquin.

Le niveau principal est sommé d’un dais en son centre et accosté des petites ailes latérales ajourées.
Le niveau de l’attique, à niche centrale et médaillons latéraux ornées de scènes en relief, est coiffé d’un entablement portant dans un cartouche Dieu le Père.

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art françaisDétail du médaillon représentant Dieu le Père

Cet ensemble se distingue dans la production de l’atelier du sculpteur Joseph Sunyer par ses statues habillées de toiles apprêtées, mises en forme et polychromées, technique peu utilisée par cet atelier et les autres sculpteurs.

Voilà désormais plus de vingt-cinq ans que le retable consacré à saint Antoine de Padoue a été démonté, suite à des chutes d’éléments faîtiers très affaiblis.

Et pour cause, conservé dans une chapelle enduite au ciment, le retable a été considérablement altéré et fragilisé par l’humidité ainsi que par les attaques d’insectes xylophages et par la mérule.

Après avoir bénéficié d’un traitement en conservation d’urgence, dépose et consolidation, programmé par la Direction régionale des Affaires Culturelles, le retable a été rapatrié à Marquixanes fin 2017. Stocké en pièces détachées sur la tribune, il attend, désormais, d’être restauré et remonté.

une restauration imminente

Après des années de travail et de persévérance, la commune de 550 âmes et l’association La Cellere de Marquixanes sont parvenues à rassembler l’essentiel des fonds indispensables aux travaux de restauration du retable et de sa chapelle.

Le Grand Prix Pèlerin du Plus Grand Musée de France, remis en partenariat avec la Sauvegarde de l’Art français, est doté d’un montant de 5 000 € dédié à la restauration du retable.

En parallèle, la Sauvegarde de l’Art français soutient les travaux d’assainissement et de reprise des maçonneries de la chapelle Saint-Antoine, afin que le retable puisse être remonté dans un environnement de conservation sain et adapté.

Le projet en images

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Les chapelles nord, voisines de la chapelle Saint-Antoine. Au premier plan : le Retable Notre-Dame du Bon Remède – Atelier Joseph Sunyer – XVIIe – XVIIIe s. – Cl. MH 1981

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Le retable de Saint-Antoine de Padoue avant dépose et démontage

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Niche centrale

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Médaillon de Dieu le Père

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Panneau central représentant la « Vision du saint en voyage en France »

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Détail du panneau central représentant le visage de la Vierge

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Détail du panneau central représentant la « Vision du saint en voyage en France »

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Détail du panneau sculpté représentant le « Miracle des poissons »

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Statue de saint Thomas d’Aquin

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Détail du visage de saint Thomas d’Aquin

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Détail de la main de saint Thomas d’Aquin

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Statue de saint Dominique

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Détail du visage de saint Dominique

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegarde de l'Art français

Détail de l’iconographie du médaillon

Marquixanes (66) Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - Sauvegard de l'Art français