Pays de la Loire, Sarthe (72)
Requeil, Église Saint-Pierre
Édifice
L’église de Requeil, placée sous le vocable de saint Pierre, est un édifice ancien dont la structure primitive du XIIe s. a été agrandie par l’adjonction de différents éléments, dont, entre autres, un clocher au nord, un collatéral au sud et enfin, au XVIe s., sur cette même face une importante chapelle.
En 1829, le marquis de Mailly, ayant obtenu une concession de la fabrique confirmée par ordonnance royale, commanda la réalisation d’une chapelle pour sa famille sur le flanc nord de l’édifice. Une importante campagne de travaux au début du XXe s., en 1902 et 1903, sur la base d’un projet de l’architecte Ricordeau, du Mans, entraîna des modifications sensibles dans la façade occidentale ; la pente de la couverture du bas-côté fut alors augmentée par la surélévation du mur de celui-ci et la formation d’un double pignon ; les couvrements de la nef et du bas-côté furent modifiés.
De plan rectangulaire, l’église se compose d’une nef flanquée au sud d’un bas-côté de trois travées et d’un chœur à chevet plat. Le clocher, de plan carré, s’élève sur le flanc nord de l’église ; sa base ouvre sur la nef et conserve encore des amorces d’ogives. Une chapelle latérale, de plan rectangulaire, construite par la famille de Mailly le jouxte plus à l’est et communique avec le chœur par une grande arcade en plein cintre.
Au sud une importante chapelle de deux travées, couverte de voûtes sur croisées d’ogives, a été édifiée dans le prolongement du bas-côté ; elle ouvre égale ment sur le chœur et est flanquée dans son angle sud-est d’une petite sacristie; elle est consacrée à Notre-Daine du Rosaire.
Dans leur ensemble les ouvertures de l’édifice sont en plein cintre ; cependant celle du chevet est en arc légèrement brisé.
Construite en moellons et pierres de taille hourdés au mortier de chaux, l’église conserve un portail roman de grande qualité sur sa façade occidentale. La porte elle-même, encadrée de colonnes et ornée d’un double rang de zig-zag, s’inscrit dans une sorte de portique, composé de colonnes jumelées soutenant une frise à modillons.
Quant à la chapelle du Rosaire, elle conserve sur sa face sud une niche avec coquille. Le décor sculpté de la chapelle nord doit lui-aussi être souligné pour sa qualité : la porte, encadrée de pilastres à chapiteaux corinthiens, est surmontée d’un fronton triangulaire ; la corniche possède un réseau denticulé très soigné ; les deux baies qui l’éclairent présentent un décor sculpté original dans la partie plein cintre de l’arc, souligné d’agrafes moulurées.
À l’intérieur, la nef et les bas-côtés sont couverts d’un plafond voûté ; la chapelle Mailly est pour sa part couverte d’un plafond en bois hourdé au plâtre dont le décor peint – des étoiles sur un fond azur – est malheureusement très endommagé par des infiltrations ; ces dernières ont également gravement altéré le décor peint des murs de cette chapelle. Enfin on signalera les lambris du chœur.
Pour la restructuration des charpentes et des couvertures ainsi que pour la réfection des maçonneries, la Sauvegarde de l’Art français a octroyé une subvention de 100 000 F en 1999.
É. G.-C