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Église Saint-Gervais-Saint-Protais. La cure de Querrieu était à  la  présentation du chapitre de Saint-Firmin-le­Confesseur d’Amiens. Bernard, sire de Querrieu, avait vendu au chapitre de la cathédrale d’Amiens un tiers de la dîme, après en avoir donné un autre tiers à l’hôtel-Dieu de la même ville vers 1230. Le chapitre de Saint-Firmin-le-Confesseur et le curé du lieu se partageaient le reste. Comme bien des églises de Picardie, celle de Querrieu offre une silhouette déséquilibrée. Le chœur du XVe s. domine nettement la nef modeste, plus tardive comme en témoignent les proportions réduites du collatéral nord, ce qui obligea à aveugler en grande partie l’ample arcade percée dans le mur ouest du clocher en prévision d’une construction beaucoup plus ambitieuse. Les matériaux diffèrent légèrement d’une partie de l’édifice à l’autre. Si des blocs de grès forment partout l’infrastructure pour éviter les remontées d’humidité, la qualité du calcaire des parties supérieures paraît meilleure dans le chœur que dans la nef où s’ajoutent des compléments en brique notamment sur les ram pants du pignon occidental. Le mur-pignon de la façade est percé d’un portail moderne sous une grande baie en arc brisé, privée de son remplage, sous une archivolte saillante. Les trois vaisseaux de la nef, longs de quatre travées, « sont séparés par des piliers quadrangulaires. Le vaisseau central sans éclairage direct est couvert d’un lambris sur entraits et poinçons. Les écoinçons des grandes arcades semblent conserver du côté sud la trace de fenêtres hautes. Les grandes arcades du mur nord du vaisseau central sont plus soignées avec un cordon mouluré doublant l’extrados des arcs brisés. Les parties orientales plus monumentales comprennent un chœur de deux travées et une abside à trois pans. Le chœur est flanqué d’un bas-côté unique au sud. Un puissant clocher borde la première travée au nord. Mais les arcades bouchées sur le côté oriental du clocher et le flanc nord de la deuxième travée du chœur indiquent qu’un vaisseau latéral nord était prévu en symétrique du collatéral sud. Le chœur est couvert d’un plafond lambrissé moderne qui avait remplacé un autre, postérieur à 1764, puisqu’à cette date le voûtement d’ogives initial avait disparu. Du couvrement d’origine sont conservés les formerets engagés dans le mur au sommet des piliers de tracé courbe qui séparent les pans de l’abside ou les deux travées de la partie droite. Les baies d’assez faibles dimensions sont vigoureusement moulurées sur les piédroits et les arcs de couvrement. Le remplage de la baie axiale à deux lancettes trilobées sous un soufflet paraît d’origine ; les festons qui ornent l’intrados des arcs des baies latérales semblent le fruit de remaniements ultérieurs. L’abside est puissamment articulée à l’extérieur par des contreforts très saillants rythmés par deux larmiers dont celui du haut se poursuit sur les maçonneries intermédiaires et contourne les baies du chevet. Le sommet taluté des contreforts accuse une forte pente. La structure massive du clocher devait être percée sur trois côtés initialement. Un beffroi de charpente couvert d’ardoises coiffe les parties maçonnées qui auraient dû recevoir plus d’ampleur. En 1999, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 100 000 F pour d’importants travaux de consolidation des maçonneries, le ravalement extérieur et des aménagements intérieurs.

D.S.

Le projet en images