Normandie, Eure (27)
Pullay, Église Saint-Gervais-et-Saint-Protais
Édifice
Pullay est situé à cinq kilomètres au sud de Verneuil-sur-Avre, aux confins de l’Eure et de l’Eure-et-Loir. L’église Saint-Gervais-et-Saint-Protais, placée sous le patronage de l’abbaye de Saint-Père de Chartres par don de Raoul de Fouard, domine le centre du village.
C’est un édifice d’origine romane dont subsistent, au nord du chœur, un contrefort plat, une porte en plein cintre et des éléments de muraille en grison. L’ensemble de la nef et du chœur a subi un profond remaniement au XVIIe siècle.
Au milieu du XVIe s., a été adjoint sur le côté sud un bas-côté à trois hauts pignons épaulés de robustes contreforts en grès et en pierre calcaire dont les toitures sont perpendiculaires au vaisseau principal. Les couvertures de l’ensemble sont en petite tuile plate.
Au XVIIe s., devant la façade occidentale, a été construit hors œuvre un clocher en charpente couvert d’essentes de châtaignier et d’ardoise dans la partie supérieure. Il renferme une cloche de 1626 (cl. MH). Il a été en partie incendié lors d’un orage en 1739.
À l’intérieur, nef et chœur sont couverts de voûtes de bois et de plâtre. Le bas-côté sud présente trois arcades en tiers-point reposant sur des piliers octogonaux qui font communiquer les chapelles avec la nef. Les trois voûtes sur double croisée d’ogives en pierre calcaire sont exceptionnelles : elles sont ornées de clés pendantes et d’un médaillon de style Renaissance.
L’église renferme un riche mobilier, en particulier trois retables de la fin du XVIIe s. et deux statues classées de saint Restitut et de saint Nicolas. On distingue des traces de peintures du XVIe s. où l’on pourrait reconnaître un saint Sébastien. Il subsiste des fragments de vitraux du XVIe s., représentant notamment sainte Marguerite et deux anges. La majorité des verrières de la fin du XIXe siècle évoque principalement la vie des deux saints patrons de l’église.
Les travaux en cours concernent le renforcement du clocher et la restauration de la couverture en ardoise, ainsi que la reprise des maçonneries sur les côtés nord et est. À cet effet, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 9 000 € en 2012.
Serge Aubé