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La fondation de l’abbaye de Bonnefont-en-Comminges, fille de Morimont, remonte à 1136. Son église, consacrée en 1167, comportait une voûte sur croisée d’ogives, une des premières construites dans le Midi de la France. Dans cette église étaient enterrés plusieurs comtes de Comminges. Le gisant de la tombe de Bernard VII a été transporté au musée des Augustins de Toulouse.

Au cours du xiiie s., on construisit les autres bâtiments de l’abbaye, le cloître, la salle capitulaire, le réfectoire et, au sud, le bâtiment des convers. Tout cet ensemble subsista, presque intact, jusqu’au milieu du xixe s. L’avocat Simont Lacombe, acquéreur de Bonnefont en 1791, espérait conserver le monastère pour le retour des religieux. Vers 1807, Du Mège a vu « le cloître encore intact et en place ». Le pillage et la démolition commencèrent en 1833 après la mort de Lacombe. En 1970, Charles Samaran et Charles Higounet constataient : « Il ne subsiste guère sur place que quelques restes informes, la porterie et un colombier, eux-mêmes en grand péril, dans un vallon qui redevient solitaire ». Le colombier, pourtant inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, s’effondra quelque temps après et la porterie, elle aussi inscrite à l’inventaire supplémentaire depuis 1926, paraissait, elle aussi, condamnée.

Au décès de la dernière propriétaire, en 1981, une association pour la Sauvegarde de l’abbaye de Bonnefont et de son patrimoine a été créée et, non sans difficultés, obtint de la SAFER, conjointement avec la Société des études du Comminges, la vente à leur profit des bâtiments et des parcelles de terre de l’ancienne abbaye.

Depuis 1983 jusqu’à maintenant, la remise en valeur de l’abbaye s’est poursuivie sans relâche : le bâtiment de la porterie a été remis en état et couvert, l’aire du cloître et de la salle capitulaire débroussaillée et les substructions dégagées, la vasque du cloître et les colonnes de la salle capitulaire rapatriées. Le bâtiment des convers, transformé au xviie s. pour les hôtes, était encore debout lors de l’acquisition mais depuis longtemps transformé en étable. Il a été nettoyé et sert de salle de réunion à l’association. On y a organisé une exposition sur l’histoire de Bonnefont, en 1987. Mais le toit nécessite une réfection complète absolument nécessaire. La Sauvegarde de l’Art français, sur la recommandation de Mme Suau, a donné 30 000 F pour la toiture de la porterie et 50 000 F pour la réfection de la toiture du bâtiment des hôtes.

 

Bibliographie. – Dumeril (E.), Une abbaye cistercienne du Comminges, Bonnefont, Saint-Gaudens, 1926. – Samaran (C.) et Higounet (C.), Recueil des actes de l’abbaye cistercienne de Bonnefont-en-Comminges, Paris, 1970. – Comminges (E. de), « Y a-t-il des chapiteaux du cloître de Bonnefont au Metropolitan Museum of Arts de New York ? » dans Revue du Comminges, 1980, p. 581-603 (conclusion négative). – Bulletin d’information publié par l’association pour la Sauvegarde de l’abbaye de Bonnefont-en-Comminges et de son ancien patrimoine.

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