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Église Notre-Dame de Préaux a été reconstruite en 1776 avec les matériaux provenant de la collégiale de Beaulieu supprimée vers 1772. En effet l’ancienne église paroissiale menaçait ruine et en dépit des remarques de tous et des objurgations des archevêques en visite pastorale, aucune campagne de travaux n’était réalisée.  Cependant Mgr de La Rochefoucauld prenait la décision, le 19 octobre 1772, de mettre fin à des décennies de constats sans lendemain : « L’église de la paroisse de Préaux étant, à cause de sa vétusté et par son mauvais état, dans le cas d’être rebâtie, pour diminuer les frais d’une construction si onéreuse, sur les demandes qui nous en ont été faites, les matériaux, la charpente, les tuiles et autres démolitions de l’église du prieuré de Beaulieu seront employés à bâtir la nouvelle église de Préaux »‘. Le dossier d’adjudication est préparé par Gilbert, architecte expert juré du roi, sur la base d’un édifice dont la longueur sera d’environ 88 pieds, la largeur d’environ 39 pieds et la hauteur d’environ 24 pieds, « le tout en pierre, brique et caillou ». La mise à prix est de 70 000 livres. Le marché est emporté par le sieur Michel Delafosse, de Rouen, pour 29 800 livres. Les travaux  doivent  être  achevés  pour  la  Saint-Michel  1776.  Le 12 août 1777, a lieu la bénédiction de la nouvelle église. Les travaux d’aménagement intérieur s’étalent dans les années qui suivent. Le supérieur du séminaire Saint-Nicaise vend pour 900 livres la contretable, le tableau, les stalles et les lambris de l’ancienne église de Beaulieu. L’achèvement des travaux du chœur et la construction de la sacristie datent de 1836. L’église de Préaux se compose d’un important massif occidental dominé par un puissant clocher de plan carré et d’une vaste nef à vaisseau unique de forme rectangulaire donnant accès par des pans coupés à un chœur plus étroit de trois travées droites se terminant par un chevet plat. La construction, large et imposante, est dominée par sa puissante façade occidentale. La porte d’entrée est encadrée de pilastres jumelés surmontés d’un entablement dorique ; elle est coiffée d’un clocher carré orné de pilastres et amorti de volutes latérales dont la composition assez lourde trahit une intervention plus tardive dans la seconde moitié du XIXe s., voire au XXe siècle. Tandis que les contreforts et les encadrements des fenêtres sont en briques, les murs de moellons sont couverts d’un enduit peu gracieux dont la  reprise serait de nature à modifier avec bonheur l’aspect général extérieur de l’édifice. Afin d’épouser le profil de la voûte en berceau de la nef, charpente et couverture de cette dernière sont à pans. Nombre d’éléments dans l’architecture de l’église de Préaux rappellent l’église de Grémonville due à l’architecte Charles Thibault auquel fit si souvent appel le président à mortier Pierre-Robert Le Roux d’Esneval, dit le président d’Acquigny pour ses campagnes de travaux dévotes. La nef est largement éclairée par de grandes baies cintrées au nombre de quatre pour chacun des côtés. Rythme élégant des fenêtres et des larges pilastres d’ordre dorique, entablement largement développé et voûte en berceau   plein  cintre  dont  les  grands  caissons   font   écho au  registre inférieur, révèlent une inspiration  puisée dans les réalisations de Soufflot. L’architecte  dans son  parti a  tenté  avec succès de  mettre  en  valeur les éléments intéressants de mobilier  dont  il  disposait ; ainsi les  autels latéraux placés dans les pans coupés de la nef conduisent-ils le regard avec une certaine théâtralité vers le retable monumental qui occupe le mur du fond du chœur. L’imposant baldaquin qui le couronne protège entre ses volutes un pélican, thème mystique. Les deux grandes statues signées de Barthélemy Paillet et datées de 1721 représentant la Vierge de l’Annonciation et !’Ange Gabriel qui ornaient précédemment la collégiale de Beaulieu et qui encadrent le maître-autel orné d’une Nativité, furent réinstallées en 1782, grâce au produit d’ une quête. Les stalles du XVIe s. placées dans le chœur proviennent elles aussi de l’église de Beaulieu, tout comme les pierres tombales de la nef; cette réutilisation avait été prévue au moment de la construction et certaines d’entre elles abritent les restes des seigneurs de Préaux. Quant à l’élégant buffet d’orgue qui domine la tribune de l’entrée, il tire son origine de l’abbaye de Gruchet-le-Valasse. Chaire et confessionnaux complètent cet ensemble. Pour le ravalement des façades, la réfection de la charpente du clocher et des interventions dans la couverture, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 100 000 F en 1998.

  1. G.-C.

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