Pouvrai, Église Notre-Dame de la Nativité

Église Notre-Dame-de-la-Nativité. Selon la tradition, la paroisse de Pouvrai aurait été fondée au IV^e s. par saint Julien, premier évêque du Mans et évangélisateur des populations vivant à l’orée de la forêt du Perche, entre les bois de Lonné (au nord), de Gevraise (à l’est) et de Goyette (au sud). L’église, d’abord placée sous le patronage de Saint-Martin, est restée à la présentation de l’évêque du Mans, bien que la paroisse ait été rattachée à la province du Perche.

Ce petit édifice de pierre, enduit à la chaux et couvert en tuiles de pays, se compose d’une nef à chevet plat d’époque romane (vestiges d’une baie obstruée au sud-ouest), longue d’environ 18 mètres, flanquée de deux chapelles latérales aux baies gothiques et d’une sacristie située dans l’angle formé par la chapelle sud et le chœur. Un fin clocher d’ardoises s’élève au-dessus de la partie ouest de la nef. La porte d’entrée en plein cintre, dépourvue d’ornement, est abritée par un porche en bois (appelé aussi « caquetoire » ou « chapitiau »). L’église est voûtée d’un berceau de bois peint. Les entraits et poinçons sculptés de trois fermes divisent la nef en quatre travées successives. Un Christ en bois polychrome du XVII^e s. orne la ferme centrale. Le maître-autel, du XVIII^e s., est orné de trois statues, Notre-Dame au centre, un saint Julien du XVI^e s. à droite et une seconde Vierge à l’Enfant à gauche. Au registre supérieur ont été placés deux tableaux, signés Gagneux et datés de 1759 : L’Éducation de la Vierge et Saint Sébastien. La chapelle sud, consacrée à la Vierge, a été construite en 1841. Elle accueille les fonts baptismaux, en marbre noir. La chapelle nord, plus ancienne, est dite chapelle des Tascher, seigneurs de Pouvrai de 1692 à la Révolution. L’impératrice Joséphine, issue de la branche aînée de la famille Tascher émigrée en Martinique, valut peut-être au dernier seigneur de Pouvrai, Pierre-Jean, qui siégea à l’assemblée de la noblesse en 1789, d’être titré comte d’Empire par Napoléon I^er. Une stèle a été dressée dans la chapelle en mémoire de deux de ses fils, Eugène et Maurice, morts pendant la retraite de Russie. La chapelle des Tascher abrite la nécropole familiale. Une cloche de Thomas Mousset, datée de 1583, y est déposée. Au-dessus de l’autel a été placée une Sainte Famille de Maurice Berthon d’après Murillo.

Seuls trois offices religieux par an sont désormais célébrés à Pouvrai, aux Rameaux, à la Toussaint et le 11 novembre, mais l’église continue d’accueillir de nombreux visiteurs pendant les journées du Patrimoine, à l’occasion desquelles y sont exposés des ornements sacerdotaux.

Les travaux menés en septembre-octobre 2012 ont porté principalement sur la restauration des façades de l’édifice. La Sauvegarde de l’Art français y a contribué par un don de 3 000 €.

Philippe Siguret

Bibliographie :

H. de Souancé, Dictionnaire du Perche, Ms, c. 1910.

J.-J.-Aug. Vavasseur, « La Paroisse de Pouvrai et la famille de Tascher », Revue historique et archéologique du Maine, t. 45, 1899, p. 263-274.

R. du Motey, « Quelques mots sur la Maison de Tascher, au Perche », Bulletin de la Société historique et archéologique de l’Orne, t. 19, 1900, p. 418-423.