Auvergne-Rhône-Alpes, Ardèche (07)
Pourchères, Église Saint-Julien
Édifice
L’église dédiée à Saint-Julien était celle d’un prieuré de l’abbaye Saint-Chaffre du Monastier puis à partir du XIIe s. du monastère voisin de Charay. Le desservant en était nommé par le prieur de Charay jusqu’au milieu du XVIIIe s., puis par l’évêque de Viviers. Malgré les pillages et destructions des protestants constatés dans le rapport sur les églises du diocèse en 1583, le gros œuvre de l’église romane a été épargné. Le petit édifice se présente donc dans toute sa simplicité et sa pureté du XIIe s. : une nef unique de deux travées dont la voûte de pierre en berceau est en partie conservée ou reconstituée en matériaux plus légers ; le chevet en hémicycle est couvert d’un cul-de-four parfaitement appareillé ; une chapelle latérale voûtée d’arêtes a été construite au XVIIIes., sur le côté sud. Une autre chapelle a été greffée en 1744 sur le nord du chevet, elle est également voûtée d’arêtes.
En élévation, les murs de la nef sont intérieurement doublés d’arcs de décharge en plein cintre surmontés d’une corniche qui se poursuit dans l’hémicycle du chevet. Une fenêtre au sud éclaire la première travée, l’arc de décharge de la deuxième travée à droite a été ouvert pour donner accès à la chapelle XVIIIe. Le chevet était éclairé par une fenêtre d’axe aujourd’hui murée.
Le tout est couvert d’un large toit très plat en tuile canal. La façade occidentale, très large et prolongée par les contreforts latéraux, est ouverte par une porte en plein cintre à double rouleau, surmontée d’une fenêtre de même style et d’un clocher-arcade en bâtière. Extérieurement, les murs latéraux et le chevet sont couronnés par une triple génoise.
L’église conserve deux statues de la Vierge et un Christ en bois du XVIIIe s., mais ce sont principalement son environnement dans un petit cimetière clos de murs bas, les quelques arbres, le calvaire de pierre, les horizons lointains intacts qui font l’intérêt de ce sanctuaire rustique roman harmonieusement conservé.
La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2005 une aide de 1 000 € pour la réfection de la toiture en tuiles.
Philippe Chapu