Nouvelle-Aquitaine, Lot-et-Garonne (47)
Poudenas, Église Saint-Christophe d’Arbussan
Édifice
Église paroissiale d’un hameau aujourd’hui compris dans la commune de Poudenas, Saint-Christophe d’Arbussan présente tous les caractères distinctifs de ses sœurs de la vallée de la Gélise et plus particulièrement de la région de Mézin, tant dans l’héritage de la construction romane, dont subsistent des chapiteaux à mettre en rapport avec la décoration des églises de Vianne et de Mézin, que dans la structure même de l’édifice, héritée de la même période : nef étroite, chœur voûté en cul-de-four, clocher-mur de forme triangulaire aiguë. Le petit appareil de calcaire gris renforce ce sentiment d’appartenance à un groupe bien caractérisé. Ici, on observe en outre les mêmes vestiges de litre (XVIIIe s.), avec écus et palmes, qu’à l’église de Poudenas, où les seigneurs – une lignée de Du Bouzet zélés serviteurs des Bourbons dès l’époque de Henri IV – ont laissé leurs armes.
De la construction du XIIe s., on a perdu la voûte, dont seules subsistent quelques traces (première travée de la nef). Il demeure de cet ensemble les demi-colonnes et les chapiteaux qui supportaient l’arc triomphal. Leur ornementation de feuilles à boules et crochets et, pour l’un d’eux, de lions souriants, remonte également à cette époque, mais a fait l’objet d’une restauration plus que probable au XIXe siècle. Le chevet est maintenu par de solides contreforts, de construction et de profil soignés. On a fait des adjonctions aujourd’hui disparues, et surtout, à la fin du XVe s. ou au début du XVIe s., on a construit le clocher-arcade à pignon aigu et le portail occidental, d’un intéressant profil à gorge profonde. De minces baies gothiques élégamment dessinées (ébrasements et remplage à un seul lobe très resserré) éclairent la nef du côté nord. Du XIXe s., il convient de relever un autel de pierre sculpté avec son tabernacle, le tout exécuté probablement sous la Restauration.
La commune s’est émue de l’état de délabrement dans lequel se trouvait l’église, laissée à l’abandon depuis de nombreuses années. Pour l’aider à restaurer les maçonneries, la charpente et la couverture, la Sauvegarde de l’Art français lui a accordé 15 245 € en 2001.
P. M.
Bibliographie :
P. Ourliac, M. Gilles, Les Coutumes de l’Agenais, t. II, Montpellier, Paris, 1981, p. 286-289.