Auvergne-Rhône-Alpes, Isère (38)
Porcieu-Amblagnieu, Ancienne église Saint-André et Saint-Laurent
Édifice
Incontestablement romane, cette église est très certainement bien antérieure à sa première mention manuscrite datant de 1225. Le petit appareil et les pierres angulaires, l’abside quadrangulaire, l’absence de voûtement, sont autant de signes qui pourraient dater ce petit monument des environs de 1050.
La grande originalité de cette église réside dans la présence de quatre chapelles quadrangulaires, deux de chaque côté de la nef. On les voit dans leur plus bel état au sud, le côté nord ayant été défiguré par l’adjonction d’une sacristie.
Ces chapelles, peut-être d’origine, sont en tous cas très anciennes, puisque l’une d’elles contient des fresques du XIIe, ou au plus du tout début du XIIIe s…
S’agissait-il de contreforts (ce qui serait une preuve supplémentaire de l’archaïsme de l’église) dont on aurait mis à profit la présence pour murer et couvrir de petits enclos plus ou moins ca ? On n’en voit pas en tous cas l’utilité liturgique, puisque l’objectif premier des chapelles est de multiplier les autels
de permettre le déroulement simultané de plusieurs messes ; or, une église paroissiale de village n’a pas de tels besoins, et même si l’on admet que celle-ci aurait fait partie d’un prieuré dépendant de l’abbaye d’Ambronay, l’importance dudit prieuré, certainement très modeste pour qu’on en ait gardé si peu de traces, ne justifiait certainement pas la mise en place de cinq autels au total…!
Avait-on au contraire l’intention au départ de construire une église à trois nefs ? C’est difficilement pensable pour un si petit village, mais pas pour un prieuré d’Ambronay, abbaye puissante et riche. Mais alors, pourquoi ne pas être allé au bout, et en admettant que le projet ait été abandonné en cours de route, pourquoi avoir conservé ces sortes de tronçons de collatéraux ?
En regardant les toitures de depuis l’élévation sud, on constate à quel point cette église est de guingois… Contentons-nous donc d’ajouter ce facteur de grande originalité aux attraits architecturaux de ce joli monument.
L’intérieur, entièrement badigeonné, ne fournit aucune information historique ou architecturale notable. On remarque, grâce aux fenêtres largement ébrasées et probablement pour la plupart tardives, la considérable épaisseur des murs, de nouveau un facteur militant pour une datation bien antérieure aux années 1200.
Déconsacrée depuis 1867, l’ancienne église sert de salle communale pour des expositions et animations diverses.
Notice rédigée par Dominique Robert, pour la Sauvegarde de l’Art Français (2022)