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Église Saint-Lubin, autrefois à la présentation de l’évêque de Chartres. Depuis le haut Moyen Âge, l’évêque de Chartres était seigneur et baron de Pontgouin. Le village disposait de deux lieux de culte : l’église Saint-Jacques, réservée aux villageois, l’église Saint-Lubin qui faisait office de chapelle de la résidence seigneuriale. Cette dernière est mentionnée dès le Xe siècle. Les invasions et les guerres poussèrent les villageois à solliciter l’accès à cette chapelle, située dans l’enceinte fortifiée. Peu à peu celle-ci devint l’église principale du village. En 1587, on en double la superficie par l’adjonction d’un bas-côté. L’église a fait l’objet de travaux au XVIIIe s. avec le déplacement de la sacristie sous la tour du XIIIe s. supportant le clocher. Ce dernier a été modifié au XIXe s. par l’architecte Louis Paul Daumars, de Chartres. C’est dans cette église que fut baptisé, au mois de septembre 1815, Louis Édouard Pie, futur cardinal-évêque de Poitiers.

L’édifice se trouve au centre du village et a été édifié entre le XIIe et le XVIe siècle. Il est construit en maçonnerie de pierre, mélangée à de la brique, avec des contreforts en grisons de pays et couvert d’un toit de tuiles en bâtière. La nef est couverte d’un comble principal tandis que le bas-côté sud par quatre combles perpendiculaires au comble principal. L’édifice présente un plan presque carré (23, 40 x 20 m). La partie la plus ancienne est éclairée par cinq baies en plein cintre dans le chœur et un baie du côté ouest ; le bas-côté du XVIe siècle est éclairé par quatre baies ogivales du côté sud et deux baies semblables du côté ouest. La porte occidentale est en plein cintre, datant vraisemblablement de la fin du XVIe s., avec un décor végétal sculpté. Le clocher se trouve placé au sud du chœur à l’angle formé par le bas-côté. C’est une tour d’aspect roman, vraisemblablement édifié au XIIIe s., avec des fenêtres en plein cintre et un appareil polychrome. Autrefois surmonté d’un clocher en bois, il a été surélevé en 1877 par une maçonnerie de pierre avec une toiture à quatre pans et clocheton.

L’intérieur, simple, est couvert en plein cintre en bardeaux avec poinçons et entrais. La nef est meublée de bancs clos. Le bas-côté sud quant à lui est couvert en voûtes d’ogives retombant sur six piles cylindriques. En 1838, une importante campagne de travaux permet de sauver l’édifice très endommagé par des infiltrations d’eau dues « à la ruine des gouttières »[1]. Le pignon ouest est intégralement repris à cette occasion ainsi que le mur sud. La porte romane du XIIe s., à l’origine à l’ouest, a été déplacée pour servir de porte au bas-côté sud.

La boiserie du chœur a été réalisée par Dauphinois, menuisier de Chartres, au XVIIIe siècle. Les autres éléments du mobilier ont été profondément altérés et réinstallés au XXe siècle. Les fenêtres ont reçu vers 1870 des verrières sorties des ateliers Lorin. Celles consacrées à saint Jacques le Majeur, saint Jean-Baptiste et saint Lubin ont été offertes par monseigneur Pie, celle du martyr de saint Étienne par le marquis d’Aligre.

Pour procéder à la réfection des toitures du bas-côté et de l’abside, la Sauvegarde de l’Art français a versé 15 000 € en 2008.

Emmanuel Rousseau

 

 

Bibliographie :

Arch. dép. Eure-et-Loir, 2 O 2723.

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