Auvergne-Rhône-Alpes, Cantal (15)
Polminhac, Chapelle de Las Courtines
Édifice
Chapelle de Las Courtines. Las Courtines est un lieu-dit du versant sud de la vallée de la Cère. On y cite une maison forte en 1470, alors à Jean d’Arses, qui demeura dans cette famille jusqu’au milieu du XVIe siècle. Mais le bâtiment actuel remonte aux XVIIe et XVIIIe s., époque à laquelle les Chaunac de Montlogis étaient possesseurs du lieu. Il appartient actuellement à la famille de Sonis.
Le manoir comporte, sur l’arrière, une chapelle privée, petit bâtiment indé pendant à l’origine, aujourd’hui relié au midi à un bâtiment rural, et dont le côté long, exposé à l’est, en constitue la façade. Il est couvert d’un toit à deux pentes en tuiles canal. Les dimensions sont modestes (8 m sur 4 hors œuvre). L’aspect extérieur de l’édifice n’annonce guère sa destination cultuelle. La porte d’entrée à simple linteau plat pourrait être celle d’une habitation rurale du XIXe siècle. Une petite baie, étroite et cintrée, dénote une époque plus ancienne, qui doit être celle de la construction. Peut-on en dire autant des deux lucarnes avec chiens-assis de pierre qui font l’originalité de cette façade ? Elles se signalent par leur fronton semi-circulaire, dont l’un est sculpté d’un Christ en croix dans le style des croix de chemin, et daté de 1680, tandis que l’autre présente un décor végétal presque effacé. Leur médiocre liaison avec le parement suggère qu’elles aient pu être mises en place ultérieurement. A noter qu’elles sont pure ment décoratives, n’apportant aucun jour à la chapelle.
L’aménagement intérieur, qui témoigne d’une certaine recherche, est probablement tardif. Le lambris en berceau qui couvre l’édifice est peint sur le mur nord, où est placé l’autel, d’un décor architectural en trompe-l’œil, bien visible encore malgré les dégradations. Deux couples de pilastres cannelés, sous un riche entablement, se détachent en gris sur un fond bleu (couleur également du lambris), laissant entre eux l’espace nécessaire pour un tableau de retable ; de chaque côté s’ouvrent deux niches.
Le souvenir du R. P. Berthieu (1838-1896), né dans une ferme voisine, missionnaire jésuite martyrisé à Madagascar et béatifié en 1965, est associé à cette chapelle : il y aurait reçu sa vocation.
L’effondrement partiel de la toiture a nécessité des travaux de restauration urgents et importants, auxquels la Sauve garde de l’Art Français a contribué pour 14 000 F en 1996.
Ph. M.