Poiseul-la-Ville et Laperrière, église Saint-Victor

L’église, en forme de croix latine, est formée d’une nef du XII^ème siècle, d’un transept et d’un choeur au chevet plat. Au XVIII^ème siècle, les murs de la nef ont été percées de baies en dessous de celles primitives. 

Les bras nord et sud du transept abritent deux chapelles qui ont été ajoutées respectivement au XIV^ème siècle et XV^ème siècle. Une chapelle privée, destinée à l’usage des maires au Nord, a été construite au XV^ème siècle avec un accès direct sur le choeur. La chapelle est à usage de sacristie depuis le XVIII^ème siècle. Un caveau se trouve sous la chapelle. Une sacristie au sud, a été construite au XVIII^ème siècle, ouvrant sur le choeur par une petite porte.

Un porche, couvert en laves a été accolé à la façade occidentale au XV^ème siècle. Il a deux ouvertures permettant l’accès au cimetière : une porte charretière au nord et une porte piétonne au sud. La façade occidentale de la nef a donc en conséquence été peu modifiée. La porte d’entrée moulurée est surmontée et encadrée par des corbeaux, sur lesquels reposent une piéta et groupe sculpté étêté. L’un des supports scellés dans le mur porte la date de 1656. Le tout est surmonté d’un clocher couvert d’une flèche.
La nef à vaisseau central est couverte d’un lambris de recouvrement qui a remplacé la voûte gothique d’origine dont on peut encore voir les départs. Le transept, le choeur et la chapelle possèdent encore leur voûtement gothique. 

Au XV^ème siècle, l’église aurait subi un incendie « colossal » au cours du conflit entre Bourguignons et Armagnac. Des traces de ce feu seraient présents notamment sur les pierres rougies et éclatées sur toute la longueur de la nef et du choeur.
Le village et l’église tirent leurs origines de l’époque carolingienne, toutefois un tumulus hallstattien (1200-500 ans av. J.-C.) montre cependant une occupation humaine bien antérieure.
L’église est fondée en 992, comme l’atteste un texte de l’évêché d’Autun, mais l’édifice actuel a vu le jour au XII^ème ou XIII^ème siècle. 

La fondation de l’église est principalement liée à l’abbaye de Flavigny sous le patronage duquel elle se trouve jusqu’à la Révolution française.  L’abbaye partage la seigneurie du village avec les comtes de Frôlois.
En 1342, le duc Eudes IV érige la mairie de Poiseul en fief, avec le consentement de l’abbé de Flavigny. Si le territoire de Poiseul est donc partagé entre ces deux seigneurs, la responsabilité de l’entretien de l’édifice semble toutefois demeurer sous le plein contrôle du seul abbé de Flavigny. C’est pourquoi notamment on retrouve la mention de travaux de l’église dans les archives de l’abbaye. 

En 1634, l’église est tellement endommagée qu’elle a besoin de travaux estimés à 500 écus. Une partie de la voûte est tombée et le reste doit être détruit.
1857-1860: M. Bernard, architecte, qui prend en charge les travaux, signale la « vétusté de la tour construite en moellon et pierre de taille, la charpente du comble et la couverture en très mauvais état ». Il prévoit alors la démolition de la couverture du comble de la charpente et du beffroi. Les travaux prévoient la mise en protection de la voûte, l’arasement du dernier rang de maçonnerie pour recevoir le cordon formant appui de baies du clocher, construit avec les pierres de la carrière de Poiseul situé à 4 km et le parement réalisé à la boucharde et pierre ébousinée, le clocher est reconstruit à l’aide de moellons neufs et des anciens récupérés. Le clocher est surmonté d’une flèche quadrangulaire.  Le toit du clocher est donc modifié ; le toit bas, à pavillon, a laissé place à une flèche et les baies cintrées à des baies géminées.