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La commune du Bourg-d’Iré est située à 44 km au nord-ouest d’Angers et à 8 km de Segré sur le coteau de la rive gauche de la Verzée. L’église, orientée, à la flèche monumentale, est implantée sur la vaste place du village. Elle est dédiée à saint Symphorien. Le domaine gallo-romain du Bourg-d’Iré aurait bénéficié d’une église alors entre des mains de laïcs et l’on trouve une première mention vers 1130-1135 de Geoffroi, prêtre d’Iré. On sait qu’en 1177, l’évêque d’Angers, Geoffroy de la Mouche, reprenant l’église d’Iré dans la mense épiscopale, rétablit la collation du desservant à l’évêque du diocèse ; elle l’était encore en 1783, ainsi qu’il apparaît dans le pouillé à cette date. L’église fut incendiée par les Chouans dans la nuit du 29 au 30 thermidor an II, le 16 juillet 1794 : elle fut entièrement détruite à l’exception de la tour-clocher qui pouvait dater du XVIIe siècle ; elle fut reconstruite en 1808. Cet état est documenté par le cadastre napoléonien de 1826. En 1849, la nef est agrandie par la construction de deux collatéraux.

Le Dictionnaire de Célestin Port signale, dans l’édition de 1876, la reconstruction du clocher par la fabrique, en 1867. À partir de 1854, le Bourg-d’Iré devint centre agronomique, Alfred de Falloux créant sur son domaine une ferme agricole de grande renommée. C’est lui qui fit construire par René Hodé le château de La Mabouillère.

Au terme des différentes campagnes de reconstruction du XIXe s., l’église, au plan en croix latine, comprend une nef qu’amplifient deux collatéraux couverts de deux longs versants d’ardoises, un transept saillant et un chœur s’achevant en abside semi-circulaire que flanquent deux dépendances de l’église en appentis, aux toits également d’ardoises. La tour-clocher ouvrant sur la nef à l’ouest constitue la partie ancienne de l’édifice, elle est construite en moellons irréguliers aux belles arêtes, sur plan carré. On accède par un perron de cinq marches au porche dont la modénature est accentuée. Il est surmonté d’un larmier. Deux contreforts de faible saillie flanquent le portail. L’étage supérieur de la tour est percé d’une baie sur chacune de ses faces. L’angle nord-est de la tour est doté d’un petit escalier à vis conduisant à la chambre des cloches et prenant jour au moyen de deux petites baies en meurtrière. Au-dessus d’une corniche s’élève la flèche en maçonnerie de moellons dont chaque face est ornée d’un pignon percé d’une petite baie en plein cintre.

À l’intérieur de l’église, le revers de la tour du clocher porte les traces d’un incendie, peut-être celui de 1794 ? L’abside possède un décor peint à faux joints scandé par des pilastres aux chapiteaux corinthiens. Le cul-de-four est orné d’un intéressant décor peint de 1925 figurant Dieu le Père entouré des symboles des Évangélistes. Outre la belle statue de saint Sébastien par Dominique Massini de 1841, on peut admirer deux vitraux dans le transept représentant la proclamation par le pape Pie IX en 1854 du dogme de l’Immaculée Conception et saint Louis rendant la justice.

Deux vitraux plus récents, installés dans les collatéraux, sont d’une iconographie très différente : le premier représente saint Lézin, patron des mineurs, avec une représentation en partie haute des ardoisiers, le second saint Isidore, patron des agriculteurs, et les agriculteurs au travail. Ces vitraux, mis en place en 1948, sortent des ateliers de la maison Bordereau à Angers, qui avait fêté son centenaire en 1946. L’église possède une cloche en bronze de 1665.

Les travaux ont consisté dans la restauration de la tour-clocher et de la flèche. Précédemment rejointoyées au mortier de ciment, elles souffraient d’infiltrations. Il a été procédé à un rejointoiement au mortier de chaux hydraulique naturelle. La travée sous clocher a été enduite à la chaux grasse. La tour-clocher est un éloquent signal dans le ciel du Bourg-d’Iré, visible du lointain. Pour ces travaux, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide financière de 6 000 € en 2011.

Pierre-Xavier Hans

Bibliographie :

 

Cadastre napoléonien de 1826.

  1. Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. I, Angers, 1878, p. 450 ; réimpr. t. I, Angers, 1965, p. 467-469.

Le patrimoine des communes de Maine-et-Loire, Paris, 2001, t. II, p. 1191.

  1. Boultoureau, Commune de Bourg-d’Iré. Note explicative, historique et descriptif, s.l.n.d.

 

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