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L’église Notre-Dame-de-l’Assomption était une succursale de celle de Fressin avec laquelle elle partage le privilège d’avoir bénéficié des largesses des sires de Créquy, qui furent localement les plus importants bâtisseurs de sanctuaires à l’époque médiévale. Leurs armes, un créquier, figurent sur la clef orientale du chœur qui constitue la partie la plus intéressante de l’édifice. Un millésime gravé sur le culot sud-ouest en donne la date : 1548. La nef est plus tardive. La date de 1664, autrefois lisible au sommet du contrefort du mur de façade, pourrait correspondre à sa construction.

Le mur ouest est aveugle. Un épais contrefort bâti au centre, sur toute la hauteur, supporte un pittoresque clocher-mur ou campenard. L’accès à la nef se fait par un élégant porche voûté d’ogives construit à l’extrémité sud-ouest. La nef, séparée du chœur par un arc triomphal grossièrement taillé et décalé par rapport à l’axe de l’édifice, est beaucoup plus modeste. D’une hauteur moindre, couverte par une fausse voûte en berceau, elle est éclairée latéralement par des baies en arc segmentaire.

Le chœur se compose de deux travées droites et d’un chevet à trois pans prolongé vers l’est par une sacristie bâtie entre les contreforts du pan central. Les voûtes d’ogives à liernes ne sont pas d’origine. Tombées en 1623, elles furent refaites en 1625 et dotées de jolies clés pendantes. Leurs nervures retombent sur des culots figurés : au chevet, une tête d’homme casqué dans un médaillon et, en pendant, une tête de femme entre des ceps de vigne ; au sud, le groupe de la Trinité formé par Dieu le Père assis tenant devant lui son Fils crucifié, et à gauche la colombe du Saint-Esprit. Les ouvertures conservent quelques témoignages de leurs beaux remplages flamboyants ; des meneaux et traverses en bois les ont remplacés à l’époque moderne. Au mur nord de la première travée droite subsiste intacte la porte qui donnait accès au seigneur. En anse de panier, elle est surmontée extérieurement d’une archivolte.

L’édifice abrite plusieurs objets classés parmi les Monuments historiques, en particulier une cloche datée de 1505, un retable architecturé de la première moitié du XVIIIe s. et une précieuse statue équestre de saint Gengoult du XVIe s., invoqué pour la fidélité conjugale.

Pour une étude de stabilité concernant le chœur et le clocher-mur et pour la restauration de quatre vitraux, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 8 000 € en 2002.

P. W.

Le projet en images