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Somme affectée
4 695 €

Statut
Souscription terminée

Pithiviers (45) - Vierge en prière - Le Plus Grand Musée de France - La Sauvegarde de l'Art Français

Dans le cadre de la campagne du Plus Grand Musée de France,  Mathilde a œuvré pour la restauration de cette toile appartenant à la commune de Pithiviers.

L’œuvre

La Vierge en prière est une œuvre peinte par Nicolas-Auguste Galimard à l’aube de sa carrière. La figure mariale est agenouillée sur un prie-Dieu. Plongée dans un livre de prière qu’elle tient délicatement entre ses doigts, elle se détache de la pénombre par une douce lumière. Sur l’autel reposent deux bouquets de fleurs qui incarnent toute l’importance de la Vierge dans le culte chrétien. Les lys, pendant sur le côté de l’autel, au premier plan, représentent la pureté de l’Immaculée Conception mais font également écho à la Trinité : c’est par son dévouement que Dieu se fait chair et que la Trinité s’incarne. Le bouquet de rose désigne la perfection de Marie. La reine des fleurs, symbole d’un amour infini, est la plus appropriée pour évoquer la Reine du Ciel. La mère du Christ porte une robe rouge et un discret manteau d’un bleu profond. Ses cheveux sont retenus et partiellement recouverts par une couronne et un voile bleu. L’arrière-plan ouvre le tableau par un couloir percé de grandes baies dont la perspective est accentuée par le dallage au sol.
La délicatesse, la grâce de la figure et la sensibilité qui se dégagent de ce tableau rappellent sans équivoque le style troubadour qui éclot dans la première moitié du XIXe siècle. La touche minutieuse du pinceau pour dépeindre les drapés, la chevelure, la finesse des traits ajoutent au raffinement de la composition.

Le mouvement troubadour résulte d’une fascination grandissante pour les périodes du Moyen-Âge au règne de Louis XIII. Les compositions délaissent les grandes scènes épiques pour l’anecdotique. Le traitement intimiste du sujet est caractéristique du mouvement : la Vierge est entourée de pénombre, elle prie dans une chapelle renfoncée, à l’abri des regards. L’artiste a renforcé cette impression en donnant à son tableau des dimensions quasiment à taille humaine et une structure supérieure arquée : à travers cette niche dorée, le spectateur est comme un voyeur qui observe Marie dans un moment d’abandon total à la prière et à sa foi. Ce poétique tableau a été présenté au Salon de 1839 et ensuite par la commune de Pithiviers pour orner l’église Saint-Salomon-et-Saint-Grégoire.

L’artiste

Nicolas-Auguste Galimard est né en 1813 et est décédé en 1880. Il étudie le dessin et la peinture auprès de son oncle, le peintre d’histoire Nicolas-Auguste Hesse, et de l’artiste incontournable du XIXe siècle : Jean Auguste Ingres. Il présente deux tableaux au Salon de 1835 : Les Trois Maries au sépulcre et Une Châtelaine du XVe siècle. La reine en personne, Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, fait l’acquisition du premier tableau. Ce succès inaugure une grande carrière de Salons, auxquels il participera jusqu’en 1880. Sa renommée dépasse les frontières lorsqu’il propose d’exposer La Séduction de Léda à l’Exposition universelle de 1855 : l’érotisme qui découle de ce tableau déchaîne les passions. L’empereur Napoléon III achète finalement le tableau pour l’offrir au roi Guillaume Ier de Wurtemberg. Galimard est également un artiste incontournable des vitraux parisien de la première moitié du XIXe siècle. Il rédige plusieurs traités sur l’art du vitrail qu’il fait résonner avec ses productions de modèles et cartons. De nombreuses églises de la capitale ont reçu un décor pensé par Galimard, dont certains sont encore visibles de nos jours, véritables incunables de l’art du vitrail du XIXe siècle : église Saint-Laurent, église Saint-Philippe-du-Roule.

La restauration

L’œuvre était très abîmée. La restauration a permis de décrasser, restaurer et protéger le châssis contre les insectes. Le revers a pu être totalement nettoyé, afin d’éviter la dégradation de la toile et de la couche picturale. La toile a été remise sous tension pour éviter les plis. Le vernis de la couche picturale a été remplacé par un nouveau, les soulèvements de peinture recollés et les lacunes complétées et retouchées.

Bibliographie

Chronologie de la renaissance du vitrail à Paris au XIXe siècle : l’exemple de l’église Saint-Laurent, Laurence de Finance, 2008, journals.openedition.org/insitu/4005                                                  – Dictionnaire des petits maîtres de la peinture, 1820-1920, Gérald Schurr, Pierre Cabanne, 2003
Compte rendu du Salon de 1859, Louis Auvray, 1859.

Le projet en images

La toile avant et après restauration

Vierge en prière, Pithiviers (45) - Plus Grand Musée de France - Sauvegarde de l'Art Français