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CHAPELLE Saint-Germain de Villevoque. Le village de Piney, situé sur la route d’Orléans à Nancy, à une vingtaine de kilomètres de Troyes, est une ancienne baronnie érigée en duché en 1566 puis en pairie en faveur de François de Luxembourg en 1581. Jusqu’à la Révolution, la commune portait le nom de Piney-Luxembourg. Les hameaux de Villevoque, Villiers-le-Brûlé et Brantigny lui ont été rattachés par arrêté en 1795. Villevoque tire son nom de la villa Episcopi, Ville-l’Évêque. La chapelle Saint-Germain, à trois kilomètres de Piney, aurait été fondée en 1140, mais l’édifice actuel date des grandes campagnes de reconstruction champenoises du XVIe siècle. À partir de 1677 elle devint le siège d’une cure. L’église se compose d’une courte nef unique de 8,50 m de long sur 6,50 m de large, et d’un chœur, plus haut et plus large que la nef, de 9 m de long sur 7,50 m de large, terminé par une abside à trois pans. Au XIXe s., une sacristie est venue s’accoler au chevet, obstruant la baie d’axe. Une flèche élevée au XVIIIe s. se dresse à la jonction de la nef et du chœur. Elle fait partie des campagnes de reconstruction des flèches sur les nefs des églises auboises à cette époque. Son beffroi ne contient plus qu’une cloche du XVIe s. datée de 1564. Le chœur, contrebuté par quatre contreforts, est éclairé au sud par trois baies en arc brisé mouluré sans remplage, en partie murées, et au nord par deux fenêtres l’une, similaire à celle du sud, l’autre simplement ébrasée comme celles de la nef. La façade occidentale est percée d’une simple porte cintrée surmontée d’un petit auvent. Le vantail ancien du portail est déposé dans la nef ; le vantail actuel en est une copie.

Les fenêtres du chœur avaient conservé des restes de vitraux Renaissance qui, étant donné l’état de l’édifice, ont été déposés en 1985 au trésor de la cathédrale de Troyes. Il s’agit principalement d’un calvaire avec Marie­ Madeleine du début du XVIe s., classé Monument historique, avec au-dessous quatre donateurs : le père agenouillé, vêtu de son armure et ses trois fils qui se tiennent derrière lui ; on remarque aussi des phylactères et des fragments d’inscriptions. Des vestiges d’autres verrières ont aussi été mis en caisses, personnages, grisailles, bordures, inscriptions, dont l’une porte la date de 1529.

L’édifice, resté fermé pendant plus de dix ans, présentait de graves désordres : assemblages de la charpente détériorés, désorganisation des maçonneries des contreforts et des soubassements. L’utilisation, lors de restaurations anciennes, de matériaux hétérogènes, briques, pierre de taille, tuileaux…, avait encore aggravé son état, créant des lézardes et déstructurant les maçonneries.

Déjà, dans les années cinquante, le pignon ouest avait été doublé par un mur en parpaings. En 1994, l’église a été étayée pour tenter de contenir les désordres dans l’attente de travaux. Des batteries d’étais ont été posées à l’intérieur et à l’extérieur de l’édifice pour éviter le déversement des murs tandis qu’un portique de bois soutient le clocher. Dès 1984, la Sauvegarde de l’Art français a subventionné les travaux réalisés sur trois édifices de la commune de Piney : la chapelle de l’Assomption de la Vierge, la chapelle de pèlerinage de Notre-Dame des Ormes et l’église Saint-Didier du hameau de Villiers-le-Brûlé.

En 2000, elle a participé, à hauteur de 24 392 €, à la restauration des maçonneries, de la charpente et de la couverture, y compris la flèche, de la chapelle Saint-Germain : drainage et reprise des fondations, chaînage de la partie supérieure des murs, pose des barres d’ancrage, remaillage des maçonneries et restauration des parements de la façade sud et du chevet, dépose et réfection de la charpente, couverture en tuiles plates et flèche en essentes de châtaignier. Les travaux devraient se poursuivre par la réfection intérieure de l’édifice.

J.M.

 

Le projet en images