Dans une des chapelles latérales de l’église de Chaniers, on peut admirer une très belle Pietà en plâtre, d’après une sculpture de Sanson. Une sincère émotion se dégage de l’œuvre et ses dimensions – assez imposantes – lui confèrent une grande solennité. Ce moulage de qualité était malheureusement sévèrement endommagé dans sa partie inférieure.
Grâce à l’action d‘une élève de l’école du Louvre, soutenue par Le Plus Grand Musée de France, 1190 euros ont pu être collectés pour sa restauration.
Un sculpteur à la mode
Justin-Chrysostome Sanson est un sculpteur français qui connut une certaine renommée au XIXe siècle. En 1852, il est élève à l’Ecole des beaux-arts de Paris dans l’atelier de François Jouffroy. Dès 1861, il obtient le grand prix de Rome pour son bas-relief Ulysse ramenant Chryséis à son père. Il séjourne durant cinq ans à la Villa Médicis, parachevant sa formation au milieu des œuvres de l’Antiquité. Sanson est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1873.
Une œuvre plusieurs fois récompensée
La plus primée des œuvres de Sanson est sa Piéta, visible dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Nemours, dont le bronze fut médaillé au Salon de 1869 et le marbre à l’Exposition universelle de Paris en 1878. Il en existerait aujourd’hui de très rares copies, dont celle de l’église de Chaniers. C’est probablement l’œuvre la plus expressive du sculpteur. Le corps du Christ, à la musculature idéalisée, repose lourdement sur les jambes de la Vierge dont le visage assez dur est sillonné de larmes. La signature reste très discrète, dans la couronne d’épines.
Une restauration et une remise en valeur qui étaient indispensables
Très endommagée dans sa partie inférieure, l’œuvre nécessitait une restauration urgente. Le socle était brisé à plusieurs endroits, la jambe gauche du Christ était fêlée et son pied gauche totalement fragmentaire. Les paroissiens avaient cherché à dissimuler les dégâts – apparemment causés par le déplacement brutal de l’œuvre – en plaçant des fleurs en plastique sur le pied du Christ qui continuait à s’émietter, faisant apparaître la filasse sous des débris de plâtre. L’intervention d’un restaurateur eut donc pour objectif de consolider la sculpture et de remettre à niveau les manques de matière. L’œuvre bénéficia aussi grandement d’un déplacement, qui la rendit mieux visible des visiteurs tout comme des fidèles desquels elle reste assez ignorée. Un meilleur éclairage a également été mis en place.
Projet mené par Odile Papapietro, étudiante à l’École du Louvre