L’église paroissiale. Il est périlleux, en l’absence complète d’étude précise sur l’édifice, de prétendre offrir une datation sérieuse des campagnes de construction qui ont donné à l’église paroissiale de Pierrerue l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui. Les rares mentions littéraires connues auraient plutôt pour effet de plonger l’observateur dans la perplexité. C’est ainsi que l’allusion relevée dans l’histoire des Basses-Alpes de l’abbé Féraud publiée en 1861 et selon laquelle l’église aurait été « presque entièrement reconstruire depuis quarante ans » paraît exagérée et l’absence de symétrie du plan ne suffit pas à postuler le caractère composite de l’édifice. L’église offre aujourd’hui un vaisseau central flanqué au sud d’un collatéral ; tous deux sont longs de trois travées. Au nord, une chapelle basse ouvre sur la travée précédant le chœur à chevet plat. Un clocher de plan carré est accolé au mur nord du chevet et au mur est de la chapelle. Le vaisseau central communique avec le collatéral par de grandes arcades à double rouleau et aux arêtes vives retombant sur de forts piliers soutenant le voûtement de l’ensemble. Chœur, nef et chapelle nord (?) sont voûtés d’un berceau brisé. Le collatéral sud est voûté d’ogive. Il est peut-être possible de faire remonter la structure de l’édifice ainsi décrit à la fin du XIIIe s. ou au XIVe s. sans qu’il soit nécessaire de proposer une date plus récente pour le collatéral ; des travaux effectués en 1991 dans le mur nord de la nef ont mis au jour des baies trilobées murées dont le style s’accorde bien à celui des ouvertures étroites à arcs brisés pratiquées dans le mur sud pour éclairer le collatéral. Il ne s’agit cependant que d’hypothèses. Il est sûr en revanche que le bâtiment a été l’objet d’importants travaux au XIXe s., ce que corrobore l’allusion de l’abbé Féraud. En 1804, deux travées de nef s’effondrèrent et ne furent reconstruites qu’en 1856. De nouvelles ouvertures vinrent rendre l’édifice plus lumineux. Un premier clocher fut édifié de 1870 à 1895 et s’effondra en 1916. Il fut remplacé par la tour actuelle en 1922. Cet édifice modeste possède cependant plusieurs pièces de mobilier protégées au titre des monuments historiques. La Sauvegarde de l’Art Français a attribué en 1990 une subvention de 50 000 F pour la réfection des toitures et des murs du collatéral sud et du chevet.