Auvergne-Rhône-Alpes, Drôme (26)
Piégros-la-Clastre, Église Notre-Dame de l’Assomption
Édifice
L’église Notre-Dame de l’Assomption. L’église paroissiale, aujourd’hui sous le vocable de l’Assomption, est l’héritière d’un prieuré de chanoines réguliers de saint Augustin établis d’abord à 800 mètres d’altitude, en plein nord, sur la montagne dominant Piégros-la Clastre. Ce monastère, sous le vocable de saint Médard, ne tarda pas à être transféré au fond de la vallée de la Drôme, en un lieu qui prit le nom de la Clastre. Mentionné en 1165, avec le titre d’abbaye, dans une bulle du pape Alexandre III, il fut rattaché vers 1277 à l’ordre de Saint-Ruf, puis en 1304, aux Antonins. Depuis la fin du XVIIe s., privé de la présence de religieux, il était devenu une simple exploitation agricole. L’église de la Clastre devint paroissiale au XIXe s., en remplacement de Saint-André, situé au village de Piégros, près du château. En conséquence, la nef fut agrandie d’une travée à l’ouest en style roman, entre 1857 et 1862. Extérieurement, l’édifice, englobé dans des bâtiments, n’a pas grand caractère. Le clocher qui surmontait la travée de chœur a été ruiné lors des guerres de religion. Mais intérieurement, l’église livre une image caractéristique des petites constructions monastiques dans les diocèses de Die et de Valence : courte nef unique, travée de chœur profonde, exaltée par un berceau surhaussé, jouant le rôle d’une coupole, abside décorée d’une arcature sur colonnettes à chapiteaux sculptés. L’arc triomphal du chœur et l’arc de tête du cul-de-four de l’abside se signalent par leurs jeux de polychromie, fréquents dans la région de Valence et de Vienne comme dans le Velay et les Alpes. L’agrandissement de la baie d’axe de l’abside a fait malencontreusement disparaître l’arc central. Mais les curieux chapiteaux des huit colon nettes subsistent. Ils confèrent à l’église un intérêt vraiment exceptionnel. Leur technique en faible relief, leur type de décor (entrelacs, palmettes, acanthes, masques, animaux, petits personnages), suggèrent une datation assez haute, confirmée par l’appareil en moellons aux joints assez épais, sans doute la fin du XIe ou le début du XIIe s.
Le Comité a jugé opportun d’aider, par deux subventions, en 1990 (70 000 F) et 1991 (25 000 F), à la mise hors d’eau de ce précieux monument.