Nouvelle-Aquitaine, Dordogne (24)
Pezuls, Église Sainte-Anne
Édifice
Mention est faite de Pezuls en 1283 (Pensulium, Parochia de Pezulio), dans le Fonds Lespine de la Bibliothèque nationale. Pezuls est situé légèrement au-dessus de Limeuil et de Tremolat , donc en aval du confluent de la Dordogne et de la Vézère. Son histoire à l’âge moderne montre que la commune participait de la vie de la rivière de Dordogne et non de l’arrière-pays. Le village compte aujourd’hui 130 habitants. Il semble que l’église et les bâtiments adjacents aujourd’hui disparus appartenaient aux religieux de l’abbaye de Paunat, située à une dizaine de kilomètres, elle-même filiale de la puissante abbaye de Saint-Martial de Limoges. Une petite porte voûtée, en partie murée au jourd’hui, paraît attester un passage entre les bâtiments du prieuré disparu et l’église.
En 1845, Lambert Desgranges, maire de Pezuls, parlait encore des vestiges de ce prieuré dont la’ partie la plus ancienne de l’église aurait été la chapelle. L’église comporte deux travées de nef et deux travées de chœur. la longueur de la nef dans œuvre est de 26,20 m, la largeur de la nef de 6,20 m, celle du chœur de 4,87 m. L’importance des contreforts extérieurs à l’entrée du chœur fait supposer qu’un clocher a pu s’élever jadis au-dessus de la première travée du chœur. Aujourd’hui un modeste clocher à arcade surmonte le mur de façade.
Peu d’éléments permettent de dater avec certitude cette église dont les parties anciennes remontent peut-être au XIIIe s. et qui a fait l’objet de remaniements au XVIIe s. Au XIXe s., des travaux importants ont été effectués dans l’édifice. La façade a été reconstruite en 1837. A la fin du siècle (1892), des travaux de maçonnerie et de couverture ont sensiblement modifié l’ensemble: c’est de ces travaux que datent sans doute les voûtes en briques enduites, décorées, comme l’ensemble de l’édifice jusqu’à une période récente, d’un décor à fausses coupes de pierre. Une sacristie fut ajoutée à l’arrière de l’église entre 1841 et 1880. Les niches dans lesquelles s’inscrivent l’autel principal à l’est et l’autel latéral de la nef consacré à la Vierge, ont été dessinées au XIXe s. également. La cloche actuelle remplace une cloche de 1600 dont on sait que la marraine était « Mlle de Genouiliac » (sic) et le parrain M. de Lostanges, seigneur de Saint-Alvère et du Puy-de-Rège. Jusqu’en 1882, le cimetière de Pézuls s’étendait devant l’église entre la façade et le ruisseau. A proximité de l’édifice, une fontaine dédiée, comme l’église, à sainte Anne, était un lieu de dévotion et de pèlerinage, que l’on peut dater du XVIIe s.
Une association des Amis de Sainte-Anne de Pezuls s’est constituée pour sauver l’édifice, seul bâtiment ancien de la commune. Sur les conseils de l’Architecte des Bâtiments de France, un drainage du côté nord de l’édifice a été effectué pour lutter contre l’humidité qui remonte par capillarité dans les murs et les contreforts des murs goutterots. La Sauvegarde de l’Art Français a participé à ces travaux d’assainissement en accordant une aide de 30 000 F en 1994.
F. B.