Nouvelle-Aquitaine, Creuse (23)
Peyrabout, Église Saint-Marie-Madeleine
Édifice
La commanderie hospitalière de Maisonnisses tenait sous sa dépendance quatre « membres », établissements à vocation essentiellement agricole : Conat (à Vidaillat), Montbut (à La Brionne), Savenne et Peyrabout. De ce dernier s’est conservée seule la modeste église, dédiée à sainte Marie-Madeleine, établie à flanc de coteau dans un site remarquable. Il s’agit essentiellement d’un petit édifice en gros moellons irréguliers de granit, de plan rectangulaire, voûté d’un berceau nettement brisé, divisé en deux travées égales par un doubleau reposant sur des dosserets aux angles abattus en biseau. L’absence de la grosse moulure en quart-de-rond à la base du berceau, qui caractérise les édifices de la fin du XIIe s. et ceux du siècle suivant, laisse penser à une reconstruction tardive, ce que tend à confirmer l’existence de contreforts d’angle obliques. L’absence de mouluration prismatique dans les différentes ouvertures permet de reporter la date de la construction au XVIIe s., époque où l’église est dite « entièrement voûtée », avec ses cloches placées dans un « pinacle », c’est-à-dire, sans doute, un clocher-arcade. Á l’époque moderne, un clocher-porche de plan carré a remplacé celui-ci. Son rez-de-chaussée, couvert d’un plafond à solives apparentes, abrite la porte occidentale du XIXe siècle. L’étage est coiffé d’un clocher de charpente en tronc de pyramide surmonté d’une courte flèche octogonale, le tout couvert d’ardoise. Á l’entrée du chœur s’ouvrent deux chapelles symétriques avec des voûtes en anse de panier perpendiculaires au berceau principal. Celle du sud est un peu plus profonde ; chacune est pourvue d’un autel. Au sud-est du chœur, une porte en plein cintre chanfreiné donne accès à un petit réduit dépourvu de caractère, comme la sacristie établie à l’est du chevet. Au nord du chœur, on remarque une armoire liturgique murale.
L’église possède une statuette d’évêque en bois, de style classique populaire, et un curieux mobilier néogothique.
En 2006, La Sauvegarde de l’Art français a accordé 4 000 € pour la réfection de maçonneries dégradées.
Pierre Dubourg-Noves